ECO-CONCEPTION

Qu’est-ce que l’écoconception ? Un nouveau concept marketing ou un changement annoncé et durable dans notre façon de produire des biens de consommation, des équipements électriques, des matériaux de construction ou encore des denrées alimentaires ?

L’écoconception est l’intégration de considérations environnementales au moment de la conception d’un produit ou d’un service. Elle s’inscrit dans une politique globale d’entreprise en intégrant les exigences tant réglementaires que commerciales. Elle vise l’optimisation de 'l'empreinte environnementale' du produit, c’est-à-dire la réduction de ses impacts sur l’environnement, tout en conservant ses aptitudes à l’usage (caractéristiques techniques, sécurité, coût) et sans dégrader ses performances. Pour calculer l'empreinte environnementale d'un produit, il faut calculer l’ensemble des impacts générés tout au long du cycle de vie du produit, comptabiliser 'du berceau jusqu’à la tombe' en couvrant : l’extraction de matières premières, l’assemblage, le transport, l’utilisation, la transformation, la destruction, le recyclage... Ce bilan global – multi-étapes, multicritères - s’exprime avec plusieurs indicateurs qui sont : la contribution à l’effet de serre (l’équivalent CO2 généré), la contribution à la consommation d’énergie, l’émission de déchets.

Cette démarche permet à l’entreprise de construire sa stratégie produit avec une vision globale des enjeux, tout en en associant l’ensemble des acteurs : bureaux d’études, industriels, marketing, communication, achats, logistique, emballage… La réflexion est menée en amont afin de limiter l’ensemble des pollutions que pourrait générer le produit. Cette approche permet ainsi de limiter les impacts et donc les coûts de dépollution. Cette réflexion commence avec une mesure (l’empreinte) et se poursuit par la recherche de pistes d’amélioration. Celles-ci peuvent être d’ordre technique, par exemple, pour réduire la consommation d’énergie en phase production et/ou utilisation ou pour faciliter le recyclage en fin de vie. Là encore, ces démarches permettent la maîtrise des dépenses de production ou d’utilisation. C’est souvent une démarche gagnant-gagnant pour le fabricant et pour l’utilisateur du produit.

Pour contraindre les entreprises, il existe un contexte normatif, des normes internationales telles l’ISO 14062, qui régit l’écoconception. L’Europe a compris qu’une limitation à la source des risques de pollution est moins coûteuse pour l’environnement. D’où la parution de directives qui contraignent les fabricants à l’écoconception. L’affichage des performances environnementales deviendra obligatoire en France au 1er janvier 2011. Le calcul prendra en compte le cycle de vie du produit avec un certain nombre d’indicateurs dont l’empreinte environnementale carbone (empreinte carbone produit*). A ce jour, il n’existe pas d’outil pour calculer cette empreinte. Ce sont les distributeurs français, en lien avec le Grenelle de l’Environnement, qui ont pris cet engagement d’affichage. Ils ont 18 mois pour le préparer sachant que tous les produits de consommation -y compris alimentaires, textile, bazar, électrique- sont concernés. L’affichage donnera une indication au consommateur responsable et incitera le fabricant au "verdissement" de son produit.

Un nouvel étiquettage environnemental sur les produits dés juillet 2011

L'expérimentation de l'étiquetage environnemental sera lancée à partir de juillet 2011 et durera un an, comme prévu par la loi Grenelle 2, a confirmé jeudi la secrétaire d'Etat à l'Écologie, Chantal Jouanno.

Citation :

L'affichage devra comporter le contenu carbone des produits, ainsi que d'autres impacts environnementaux comme la consommation en eau, les rejets toxiques, la durabilité des ressources naturelles..., a précisé Mme Jouanno lors d'un colloque organisé par l'Association nationale des industries de l'agroalimentaire (Ania) à Paris.

L'expérimentation, qui sera volontaire, devra porter sur plusieurs secteurs et produits comme l'alimentaire, l'habillement ou encore l'électroménager. "Cette consommation sensée que je souhaite n'est ni la privation, ni la dé-consommation", a souligné la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "C'est le «mieux» préféré au «toujours plus»", a-t-elle ajouté.

A l'occasion de ce colloque, l'Ania a présenté les conclusions d'une expérimentation réalisée en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) sur 300 références dont 150 alimentaires, et mis en avant certaines difficultés. "Les bases de données disponibles sont insuffisantes" et "certaines informations liées au transport et à la fabrication sont difficiles à obtenir notamment lorsque le produit est conçu à l'étranger", indique l'Ania, qui appelle au "développement d'une méthode d'évaluation commune et harmonisée, applicable à l'ensemble des secteurs concernés".

La loi Grenelle prévoyait à l'origine la mise en oeuvre de l'affichage environnemental dès le 1er janvier 2011. Mais après amendement, il n'a plus été question que d'une expérimentation sur un an à partir du 1er juillet 2011.

Source GoodPlanet.org