Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Lun 20 Sep - 12:01
Cet article va être d’une grande utilité pour ceux qui veulent faire la part des choses entre le vrai et le faux à propos du nouvel ordre mondial. Ce terme particulier qui revient très souvent, mais il y a encore quelques années était relativement secret et rarement prononcé en public :
Citation :
Le Faux Nouvel Ordre Mondial
C’est le nouvel ordre mondial qui est visible. C’est celui que le public entend à partir de la télévision et la radio, et est donc le nouvel ordre mondial que les gens pensent être réel, mais qui est partiel, tordu, clair à moitié, et qui est une grosse déception. Les institutions qui participent dans ce faux nouvel ordre mondial sont les moyennes banques aux USA, la Réserve Fédérale, l’Organisation International du Travail, L’International Socialisme, la Droite et la Gauche, Obama et les Démocrates, Bush et les Républicains, la police aux USA et en Europe, les gouvernements nationaux du monde, les grands PDG qui ne sont pas grands du tout, les petites banques comme Goldman Sach et etc etc; Et personne ne sait vraiment ce que fait ce nouvel ordre mondial, son but et pourquoi il est là en premier lieu. On vous dit que c’est la solution pour un monde écologique contre les méchants humains, que c’est une forme de mondialisation économique, et que l’Union Européenne avec les USA vont rétablir l’ordre dans le monde, mais pourquoi? Il est où le problème? Ce Nouvel ordre mondial apparait dans le Figaro, dans plein de journaux dans le genre, et ne veut absolument aboutir à rien quand vous lisez les articles. Pour ceux qui ont un peu étudié ce faux nouvel ordre mondial, ils vous diront que c’est un plus grand échange d’argent dans le monde à l’échelle mondiale. En gros le faux nouvel ordre mondial est économique et financier et fait croire que les institutions publiques que tout le monde connait dirigent le show. Et personne n’entend jamais parler des institutions et groupes privés, et de leurs influences sur la scène publique.
Le Vrai Nouvel Ordre Mondial
C’est le nouvel ordre mondial invisible, qui est bien bien plus secret que le faux nouvel ordre mondial, et qui n’est jamais discuté par la presse et les médias, bien que la populace est désormais informée du nouvel ordre mondial. Les institutions qui dirigent ce nouvel ordre mondial sont bien sur le Groupe Bilderberg, quelques dirigeants du mouvement pour l’eugénisme, et des gens discrets et secrets qui dirigent des sociétés méga-monopolistiques. Le vrai nouvel ordre mondial est une oligarchie composée d’aristocrates très puissants et riches, qui administrent les rôles et les fonctions de ceux qui doivent se charger de faire passer la fausse image du nouvel ordre mondial à la télévision et dans les médias. Peu de gens savent vraiment qui est derrière le vrai nouvel ordre mondial, même des gens comme Alex Jones, Jordan Maxwell, David Icke, Michael Tsarion, ne savent pas tellement à propos du vrai nouvel ordre mondial et du gouvernement invisible, ils savent le plan, mais ils ne savent pas qui sont les cerveaux derrière le plan, ils ont tous leurs théories à eux. Ce gouvernement invisible utilise les mêmes techniques depuis toujours pour amener la société où les aristocrates le veulent, en faisant la promotion de sexe, d’imbécilité, de sensationnel, de programmes émotionnelles pour vous empêcher de réagir normalement aux pressions de la société, de malbouffe, de drogues et de narcotiques, par ailleurs c’est une opinion personnelle mais je pense qu’on trouvera qui sont ces gens si on remonte la chaîne du trafic de drogue. Mais comme ce trafic est si bien organisé, il est pratiquement impossible de savoir une chose pareille même pour le détective le plus autoritaire et le plus gradé du monde en matière de trafic de stupéfiants. Ce groupe suit une religion dites « satanique » qui est très difficile à comprendre même pour les experts qui comparent les religions. Ce groupe contrôle le monde en utilisant ses morceaux les plus puissants, les gouvernements, les corporations, entreprises, le complexe militaro-industriel, la confusion des religions dans le monde, et les gens n’ont pas idées de ce qui se passe parce qu’ils assument que leurs nations ou leurs président dirigent les institutions qui ont un contrôle sur les choses, alors que non.
Les gens deviennent de plus en plus au courant du faux nouvel ordre mondial, et la plupart des gens sont appelés à se révolter et à faire une révolution contre le nouvel ordre mondial; Et de ce fait, le faux nouvel ordre mondial faillira, ce qui fera croire aux gens qu’ils auront gagné et vaincu le malin, alors que le vrai nouvel ordre mondial, qui était caché depuis le début, sera introduit en tant que « nouvelle société » pour remplir le Nouveau Vide Mondial.
C’est le scénario classique de problème-réaction-solution: Problème: Le Faux Nouvel Ordre Mondial Réaction: Révolte global contre ce faux nouvel ordre mondial Solution: Le Vrai Nouvel Ordre Mondial
Il y a trois groupes de gens, à peu près, dans la société qui réagissent différemment à tout cela:
Groupe 1: Ces millions de gens qui constamment renient tout, et qui ne verront jamais et ne voudront jamais voir le faux nouvel ordre mondial, croyant que le faux nouvel ordre mondial est une chose magnifique et que c’est là pour nous aider, que c’est une chose excitante (par exemple l’administration d’Obama), et aux USA par exemple ces gens feront partis de la milice civile qu’Obama souhaite avoir pour compenser le manque de militaires dans l’armée, ils feront aussi partis de l’administration des camps et villes de concentration FEMA aux USA, et généralement rejoindront un groupe para-militaire voir même l’armée, ou des milices secrètes en tout genre. Ce sont ceux qui croient tout ce que le gouvernement raconte et qui ignorent tout ce que le gouvernement raconte.
Groupe 2: C’est le deuxième groupe de gens le plus large, et qui consistera de millions de gens aux USA et partout en Europe, et est composé de gens qui ne veulent pas du faux nouvel ordre mondial, et qui ne peuvent pas accepter et tolérer les zombies du groupe 1, et ils se révolteront contre le faux nouvel ordre mondial et le groupe 1. C’est un scénario classique de « diviser et conquérir »: le groupe 1 et le groupe 2 vont s’entretuer, combattre, faire la guerre et le vrai nouvel ordre mondial se cachera discrètement à côté de tout ça en mangeant du pop corn et en attendant que le massacre cesse pour faire son entrée.
Groupe 3: Désolé de le dire mais c’est le groupe le plus petit qui soit, une extrème minorité de gens, et est composé de ceux qui essayent de faire passer le message du vrai nouvel ordre mondial, et proablement le groupe 1 et le groupe 2 ne comprendront pas la description du vrai nouvel ordre mondial par le groupe 3. Et la plupart des gens qui croient appartenir au groupe 3, généralement appartiennent au groupe 2 mais ne s’en rendent pas compte. Quand je parle avec beaucoup de gens par exemple, à propos du nouvel ordre mondial, les gens mélangent tout, ils mélangent réserve fédérale et obama puis ensuite ils parlent du plan pour dépeupler la planète et ils ne trouvent aucun lien entre les deux, mais ça ne semble pas les déranger. Le groupe 3 est généralement ridiculisé et ignoré par les deux autres groupes.
Le vrai nouvel ordre mondial veut la guerre entre groupe 1 et groupe 2, pour créer un chaos. Et ensuite amener l’ordre à partir de ce chaos, « Ordo Ab Chao ». On a un gros exemple d’Ordo Ab Chao en France et c’est la Révolution Française. Si vous étudiez bien la révolution vous verrez que les gens ont été bombardé constamment de propagandes pour s’en prendre physiquement à la monarchie en place et les aristocrates secondaires qui n’ont rien à voir avec les vrais problèmes de la société, mais qui étaient des pions de ceux qui dirigent vraiment le show. Ceux qui ont fait la révolution française ont aussi créé le chaos qui la permettait. Et personnellement les révolutions sont inutiles, car elle aurait naturellement pu se passer 50 ou 60 ans plus tard sans avoir à se battre ou à tuer des gens, la nature a un plan pour l’humanité, et l’accélérer ne cause que de la misère et du chaos, qui est utile pour ceux qui dirigent le show dans l’ombre. Prenez aussi l’exemple d’Adolf Hitler, un autre exemple de « ordo ab chao », organisé par ceux qui dirigent le show dans l’ombre, adolf hitler étant juste un pion sur l’échiquier de cette oligarchie invisible. Voyez aussi combien on vous bombarde constamment d’adolf hitler pour vous conditionner et vous faire croire que le fascisme est du passé, et que maintenant le monde a les dirigeants les plus « honorables et humbles » de toute l’histoire de l’humanité, et qu’une telle chose ne peut pas se reproduire car les gens sont constamment prévenus, dés leur plus jeune âge, du terrible chaos qu’a causé adolf hitler dans les années 40. Et on sait que la propagande hitlérienne de l’europe créé un chaos à l’intérieur de l’individu en l’empêchant d’investiguer par lui même les causes de pourquoi Hitler a été élu en premier lieu, et qui la financé, et pourquoi il croyait de telles choses. Regardez aussi le 11 Septembre, magnifique exemple de Probleme-Reaction-Solution, Ordo ab Chao. Probleme: 11 Septembre / Musulman, Réaction: Effroi, peur de la part de la populace à cause des médias et du bombardement intensif des images des tours en feu, Solution: Guerre en Irak et en Afghanistan, et bientôt en Iran.
Pareil pour le problème du nucléaire coréen et iranien, Probleme: Nucléaire en Corée, Réaction: Indignation mondiale contre les projets de missiles nucléaires nord coréen, Solution: Guerres. Mais on est encore au stade de la réaction quant au nucléaire iranien et coréen.
Le groupe 3 cherche à faire passer le message publiquement du vrai nouvel ordre mondial : c’est à dire le plan eugénique de vouloir faire un « humain parfait », créer un gouvernement mondial, une armée mondiale, avoir une population a qui on a implanté des puces électroniques reliées à un super serveur, créer une religion mondiale, un culte mondial, une tradition mondiale et une langue mondiale, réduire la population de 90% tel que c’est écrit sur les pierres guides de géorgie, installation de millions de caméras de surveillance, faire la promotion du sexe, de drogues, et de musiques psychédéliques pour les utiliser contre les gens et plus tard ces choses seront strictement interdites à 100%. Pour l’instant ils ont besoin de chaos pour avoir une raison de stopper ces choses qu’ils ont eux-mêmes créé. C’est eux qui ont fait la promotion du sexe, des drogues, et c’est eux qui vont stopper tout ça plus tard une fois que l’ordre sera installé.
Mais le groupe 1 ne peut pas investiguer, entendre, écouter une chose pareille. Le groupe 2 cependant, est plus incliné à écouter et à accepter certaines « théories » du groupe 3, toujours sans investiguer, mais le groupe 2 est certain que les problèmes du monde proviennent des présidents, des groupes religieux, des petites et moyennes banques, de la presse, des médias, et le groupe 2 n’investiguera jamais à propos de qui met les pdgs, présidents, chefs religieux là où ils sont. Le groupe 2 accepte occasionnellement que ce ne sont que des pantins, mais préfère penser que non. Que le vrai problème c’est le gouvernement, que le vrai problème c’est Benoit XVI, que le vrai problème c’est Ahmadinejad, et Kim Jong, et autre.
Le groupe 2 partira en croisade contre les institutions, les gouvernements nationaux, et réussiront à les déstabiliser, à créer une forme de chaos. Le groupe 1 est zombifié. Le groupe 2 est émotionnalisé. Le groupe 3 est intellectualisé. Le groupe 2 ne supporte pas le groupe 1. Et le groupe 1 se fout de l’existence du groupe 2 ou 3. Et les problèmes du groupe 3 proviennent majoritairement du groupe 2 et pas du groupe 1, car on ne peut pas changer le caractère des gens une fois qu’il est mis en place, et le groupe 2 créé bien plus de problèmes que les fameux Zombies de la société.
Si vous appartenez au groupe 2, faites plus d’investigations et arrêtez de croire ce que la presse raconte, arrêtez de répéter comme des perroquets ce que la télévision raconte, arrêtez de tomber dans le piège du vrai nouvel ordre mondial qui veut provoquer de la haine en vous à l’égard du groupe 1.
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Sam 4 Déc - 21:04
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 30 Jan - 18:02
Citation :
En février 2010, Laura Eisenhower révèle pour la première fois qu'elle a été invitée, en 2006 et 2007, à rejoindre la colonie clandestine US sur Mars. Elle écrit alors : « Mon arrière-grand-père, le Président Eisenhower («Ike»), qui fut aussi le général d'armée qui conduisit à la victoire les Forces Alliées contre Hitler, s'est battu contre la malfaisance des pouvoirs corrompus de la planète en endossant certains des scénarios les plus difficiles de notre histoire. En grandissant, j'ai eu le sentiment qu'il me fallait terminer cette bataille dont les racines sont très anciennes. Hitler est mort et les Nazis ont perdu leur pouvoir, mais pas ces entités - dont certaines sont des ET. Elles ont trouvé de nouveaux asiles et fait alliance avec des gens qui font partie de l'Élite Mondiale... ceux-là mêmes qui veulent gouverner par des tactiques de peur, par le contrôle et la suppression de Sophia [la sagesse], ou l'essence de la féminité divine. ».
examiner.com
Aujourd'hui, en ce début d'année 2011, dans une déclaration publique, lors d'une interview diffusée sur Exopolitics TV, Mme Eisenhower présente son point de vue original sur la façon dont la conscience unifiée éclairée - ce qu'elle appelle la conscience «Sophia/Christ» - sera le catalyseur d'une transformation globale majeure de notre époque.
Deux Eisenhower exposent le complexe militaro-industriel
Tout comme son arrière-grand-père le fit dans son discours de Farewell, le 17 janvier 1961 (click here to see video of President Eisenhower's Farewell Address), Laura Eisenhower offre une critique des effets destructeurs du complexe militaro-industriel sur notre planète, sur la société humaine, et sur notre place légitime dans l'univers. Dans une très longue déclaration publique du 17 Janvier 2011 – 50 ans jour pour jour après le légendaire discours au peuple américain de son arrière-grand-père à Farewell -- Laura Eisenhower écrit :
« Depuis que mon arrière-grand-père en a parlé pour la première fois, il y a cinquante ans aujourd'hui, le complexe militaro-industriel a prospéré sous le sceau officiel du secret d'État, et quand bien même y aurait-il quelque divulgation sur sa nature, celle-ci consisterait très probablement en une diversion qui ne révélerait jamais pleinement pourquoi cette culture du secret a prospéré, ni ce qui a été fait dans notre dos pendant toutes ces années. Quoi qu'il en soit, cette divulgation est inéluctable et se répand dans nos rangs, et si nous pouvons comprendre et intégrer d'autres vérités de valeur, nous serons protégés contre toute révélation utilisée pour introduire de faux concepts qui nous repousseraient dans les limbes de la mystification. Cinquante ans après l'avertissement du Président Eisenhower au peuple américain sur l'existence du complexe militaro-industriel, cette culture se prépare à divulguer les fruits de cette effarante entorse au bon sens depuis 50 ans, dont l'introduction de robots humains agissant comme des armes de guerre, et même une fausse guerre avec une race ET qui utilise la technologie holographique depuis des décennies. Même si nous assistons à certains aspects de l'émergence d'un agenda catastrophique, nous ne devons jamais oublier cette vérité : nous avons le choix de ne pas nous aventurer sur ce chemin. En fin de compte, tout ce que nous voyons se produire dans notre monde révèle la santé de tout l'ensemble en tant qu'extension de nous-mêmes, puisque nous sommes des extensions de nombreuses dimensions, dont nous rayonnons celles qui correspondent à notre fréquence vibratoire. Si nous ne faisons pas partie du problème, alors n'avons-nous pas à nous engager dans les batailles qui ont été préparées pour nous. J'ai la conviction que le Président Obama est un bon leader, mais quand même, nous ne voulons pas rester aveugles face à la réalité que l'on nous cache, et qu'on lui cache aussi peut-être. ».
Mme Eisenhower continue : « Il nous faut faire face au fait qu'une grande partie de ce qu'il se passe clandestinement crée un drame inévitable pour le futur, car ils ont dépensé des trillions de dollars de nos taxes sur des projets qui ne servent que leur mentalité élitiste. Ces projets incluent un programme spatial secret avec des colonies hors-planète accessibles par téléportation, la prise pour cibles d'individus qu'ils perçoivent comme des menaces, HAARP, des armes psychotroniques, des bases souterraines à grande profondeur, et des coups fourrés, comme le 9/11, pour nous conduire toujours plus vers un État policier. Derrière la scène, des pratiques occultes - dont des rituels sataniques, d'horribles abus sur des enfants, et la création d'agents-esclaves pour les servir - sont utilisées pour contaminer le corps planétaire avec des fréquences négatives qui, pour eux, sont de la nourriture. C'est de cette façon qu'ils maintiennent leur pouvoir et leur influence, derrière leurs rideaux. Cela engendre de la peur, de la souffrance et des sentiments négatifs, lesquels sont la force vitale dont ils se nourrissent. Aussi horrible que tout cela paraisse, il y a, en fait, une issue. C'est pourquoi il est vital que nous comprenions le concept de la conscience Christ/Sophia, et la façon dont les forces inférieures ont affecté notre ADN en produisant de l'ADN poubelle [junk DNA], inutilisé et inactivé, comme il est vital que nous comprenions comment, en retour, tout cela se connecte au corps planétaire, à ses voiles et à la suppression de la Déesse. Ce n'est pas un truc Nouvel Âge. C'est très ancien. Il n'y a nul besoin de lui coller une quelconque étiquette. Il ne s'agit pas de conformité physique, ni d'être une femme. Il s'agit de la Création et de ce à quoi on se heurte, de voir jusqu'où penchera la balance vers ces monstrueux mystificateurs va-t-en-guerre qui nous contrôlent. Il nous faut lutter pour atténuer tout cela, restaurer notre monde, et rendre son pouvoir à Gaia.
Leur soif pour notre impuissance et notre confiance aveugle est davantage aggravée encore par leur utilisation du contrôle psychique [mind control] et des puces électroniques, lesquels ne permettent plus aux individus d'accéder à leur voix intérieure ni de se connecter à leur Source. Certains, bien sûr, sont directement impliqués dans leurs programmes, tandis que d'autres se languissent dans une sorte de transe quand la fréquence des ondes courtes ELF émises par leur récepteur TV maintient leur esprit bloqué au ras des pâquerettes, obsédé par la vie des autres et le consumérisme. Les toxines nerveuses des chemtrails troublent en permanence notre système nerveux, tout comme nous sommes infectés sur les plans physique et psychique par nos désillusions, de concert avec notre profond et puissant désir d'être libres, parce que rien ne tourne vraiment rond. Les races ET inférieures et leurs technologies ont choisi des alliés terriens pour créer, ensemble, leurs programmes. Ils sont sur Terre, dans des bases souterraines (en particulier les Gris), pour des programmes d'hybridation destinés à détruire la volonté de la Nature, l'Âme et la Conscience Supérieure du Tout - et ainsi pouvoir diriger l'Univers pour finalement asseoir leur domination en se cachant dans leurs colonies hors de la planète jusqu'à ce qu'un jour, peut-être, ils puissent revenir sur la Terre pour la gérer ou l'emmener dans les étoiles, et juste la laisser s'auto-détruire. Il y a aussi de nombreuses races ET bienveillantes, et notre défi est de faire la différence. Par le passé, des traités ont été rompus, il y a eu des déceptions, et ce qui semble amical n'est parfois juste qu'une façade. ».
JB Admin
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Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 30 Jan - 18:03
Citation :
Conscience unifiée et transformation globale
Dans sa déclaration à l'aube de 2011, Laura Magdalene Eisenhower passe sur la dégradation de la guerre économique permanente pour s'attarder sur la percée de la Conscience Unifiée comme pilote d'une transformation globale. Mme Eisenhower déclare :
« Conscience Unifiée et retour de la femme divine ; équilibre, nutrition, amour et sagesse supérieurs ; extirper notre énergie du faux système qui s'en nourrit ; et choisir de nous en désintoxiquer, de nous déprogrammer, en supportant les causes qui comptent pour nous, celles vers lesquelles nous pouvons mieux diriger notre énergie. Il est important de réaliser que nous faisons partie de cet organisme planétaire, Gaia, qui est essentiellement le corps de la Déesse qui s'est transformé en planète, et dont la matrice est à la fois cosmique et terrestre. Gaia est multidimensionnelle, elle a des personnifications d'elle-même sur la Terre qui tiennent lieu de passerelles vers les multiples dimensions des mondes supérieurs. Via les cycles de Vénus en tant que champ unifié, nous avons la possibilité de lever ces voiles et de créer une transformation globale... ».
Laura Eisenhower parle du retour de la féminité divine*. Elle déclare : « L'énergie de la Déesse est notre chaînon manquant aujourd'hui même, car son histoire n'est pas juste celle du pouvoir féminin dans le monde - elle représente aussi le pouvoir cosmique dont les origines se trouvent dans la création de tous les mondes, dans un royaume appelé Ain Soph, ou Bythos, où Sophia se présenta en formant le Plérôme [Plénitude] et les Aeons [Âges] - la première matrice de la création qui donna naissance à des paires divines, Dieux et Déesses. Elle est aussi appelée la Déesse aux 100 000 noms pour ses multiples aspects, ses incarnations, et les différentes variations que chaque culture a attribué à son nom. Elle a été vénérée dans des civilisations dont nous voyons aujourd'hui des artefacts et des ruines archéologiques. Nombre de ceux qui vivent dans ces endroits sacrés ont toujours une forte affinité pour elle et l'honorent en voyant les terres comme étant son corps, le monde souterrain étant sa conscience et sa matrice, en tant que Reine des Cieux et de l'Esprit Saint. Elle a existé dans certains lieux comme en Égypte, à Glastonbury, en Grèce, en Inde, et dans les mythes et les légendes d'Avalon, de l'Atlantide, de la Lémurie et de nombreux systèmes stellaires supérieurs qui la révèrent en incarnant son essence et ses aspects. ».
Dans sa déclaration, Mme Eisenhower suggère que c'est cette dimension féminine de la nature, apaisante, que le complexe militaro-industriel, et la société technocratique qui a émergé autour de lui, ont cherché à supprimer.
Le discours complet de 2011 de Laura Eisenhower est accessible en cliquant ici : sites.google.comconsciousness-and-creating-global-transformation
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 30 Jan - 18:05
Citation :
Surveillance spatio-temporelle des futurs présidentiables
Dans son interview sur ExopoliticsTV, Laura M. Eisenhower dit avoir été pré-identifiée via la technologie spatio-temporelle [voyage dans le temps] utilisée par le Project Pégasus du DARPA, au début des années 70, comme étant une future alliée de Andrew D. Basiago, un pionnier spatio-temporel et une figure du Mouvement pour la Vérité [The Truth Movement]. Avocat dans l'État de Washington [sur la côte ouest], M. Basiago révèle au public l'existence d'un programme secret sur le voyage spatio-temporel du Département de la Défense US qui a débuté à la fin des années 60, programme auquel il a participé quand il était enfant; ce programme inclut l'identification des futurs leaders US en utilisant différentes formes "d'accès quantique" ["quantum access"].
Sur cette radio consacrée aux interviews et débats, Coast-to-Coast AM with George Noory, le 11 novembre 2009, M. Basiago décrit comment ce programme secret impliquant le voyage spatio-temporel identifiait les futurs candidats potentiels, y compris ceux destinés à servir comme président et vice-président, et comment alors il informait ces personnes sur leur destinée.
M. Basiago déclare qu'en 1971, en compagnie de son père, Raymond F. Basiago (décédé depuis), ingénieur pour la Ralph M. Parsons Company (qui tenait aussi le rôle principal dans le Project Pégasus du DARPA), il participe à un déjeuner à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, lors duquel les futurs présidents US George H. W. Bush et George W. Bush sont invités, peu de temps après avoir été informés que tous deux serviraient un jour comme présidents - George W. Bush y parlant ouvertement de ce fait.
M. Basiago déclare aussi que le Project Pégasus identifie, au début des années 70, les futurs présidents Jimmy Carter et Bill Clinton en utilisant la technologie spatio-temporelle. Le Project Pegasus fut capable d'identifier M. Carter, alors Gouverneur de la Géorgie, comme futur Président des USA, parce qu'il fut retrouvé, à partir d'une future copie de Exopolitics : Politics, Government, and Law in the Universe par Alfred Lambremont Webre, un livre que ce reporter n'écrirait pas avant 2005, mais qui portait en citation sur ses pages de garde une déclaration faite par le Président Carter.
Selon M. Basiago, le livre de M. Webre, Exopolitics, parmi d'autres travaux qu'il écrirait ou publierait dans l'avenir, fut retrouvé dans le futur par le Project Pegasus et rapporté dans l'année 1971 ou un peu avant. En 2005, M. Basiago publie le livre Exopolitics de M. Webre. En 1971, M. Webre est Conseiller Général du Comité pour la Protection de l'Environnement de la ville de New York et fait alors toute une série d'expériences lui indiquant qu'il est sous la surveillance du gouvernement US.
En 1972, un an avant la naissance de Laura Eisenhower, M. Basagio, alors enfant, participe au Project Pegasus et surprend une conversation qui lui indique qu'un jour il s'alliera politiquement à Laura. Son nom, « Laura », et son héritage en tant qu'arrière-petite-fille du Président Eisenhower, sont mentionnés dans la conversation qui se tient entre Raymond F. Basiago et l'un de ses camarades ingénieurs de service dans le Project Pegasus.
JB Admin
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Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 30 Jan - 18:09
Citation :
Laura Eisenhower recrutée par la colonie sur Mars colony en 2006
En mars 2010, sur Exopolitics Radio, M. Basagio et Mme Eisenhower confirment conjointement l'existence sur Mars d'une colonie clandestine pour la survie humaine. Basagio et Eisenhower décrivent comment cette colonie clandestine sur Mars est financée par les caisses noires de l'armée et des services secrets en tant que mécanisme de survie pour la race humaine, au cas où des éruptions solaires [solar flares], une guerre nucléaire ou quelque autre cataclysme mettraient un terme à la vie humaine sur Terre. Dans cette interview très dense de 3 heures, M. Basiago appelle cette dissimulation de la colonie martienne le « Marsgate », et il demande que le Congrès fasse une enquête sur la présence US sur Mars, en portant l'accent sur son occupation militaire plutôt que sur une relation diplomatique avec la société martienne indigène. Mme Eisenhower affirme que « l'Alternative 3 » - cette notion impliquant que des trillions de dollars de ressources soient dépensés pour protéger la race humaine en la plaçant sur Mars - devrait ouvrir la voie à « l'Alternative 4 », un nouvel éveil du public qui aboutira à une civilisation durable sur la Terre.
Leur exposé historique et interactif du Marsgate sur Exopolitics Radio se fonde sur leur expérience personnelle directe. Pour M. Basagio, son expérience repose sur les deux voyages qu'il fait sur Mars en 1981 quand, alors âgé de 19 ans, il marche sur la surface de la planète après y avoir été téléporté à partir d'une « salle de lancement » dans la base Hughes de l'US Air Force de El Segundo, en Californie. Il pense avoir été sélectionné pour cette tâche parce qu'étant enfant, il avait déjà été téléporté lors du Project Pegasus. Pour Mme Eisenhower, il s'agit de tentatives faites clandestinement en 2006, elle a alors 33 ans, pour infiltrer sa vie personnelle et la recruter comme membre de la colonie martienne clandestine. Lors de ces efforts pour la recruter, qui l'impliquaient, elle apprend qu'une colonie est en train de s'établir sur Mars pour plusieurs décennies. Elle repousse alors cette tentative de recrutement après s'être libérée de ses manipulations profondément enracinées, et décide d'accomplir sa destinée sur la Terre.
Au cours de l'interview, les deux figures montantes du Truth Movement discutent de leur opposition sur les facteurs qui guident la base secrète martienne. Ceux-ci incluent le secret, l'utilisation de la peur pour manipuler psychologiquement les recrues, l'abus des technologies d'accès quantique et d'autres méthodes secrètes pour identifier de potentiels colonisateurs. M. Besiago avance l'hypothèse que la colonie martienne est pourvue en personnel par des individus descendant de lignées spécifiques "aryennes", lesquelles contiendraient un substrat génétique martien et ne représenteraient pas la diversité génétique de l'ensemble de la race humaine sur la Terre. Le terme « Aryen » signifie « Martien ». Cela pourrait suggérer que certains groupes ethniques sur la Terre possèdent un héritage génétique qui remonte à l'antiquité, du temps où des humains de la Terre, qui avaient vécu sur Mars, revinrent sur la Terre où ils s'accouplèrent avec des Terriens. Mme Eisenhower, acquiesçant, aborde les aspects archétypaux et la signification de la dissimulation de la colonie martienne, et suggère qu'elle soit réexaminée. A plusieurs occasions, M. Basiago, Mme Eisenhower et le journaliste préconisent un traité de l'ONU qui établirait un protectorat sur Mars et normaliserait les relations diplomatiques entre les deux planètes.
Suite à cette interview, M. Basiago et Mme Eisenhower ont publié une déclaration commune s'opposant au maintien du secret pour les colonies de survie sur d'autres planètes : « Installer des bases de survie sur d'autres planètes est une chose positive pour la race humaine, écrivent-ils. Dans le passé, la Terre a été frappée par plusieurs cataclysmes, et donc devons-nous protéger le génome humain en installant des colonies humaines sur d'autres corps célestes. Toutefois, quand le secret entourant ces projets pousse le gouvernement à dérober aux individus leur libre arbitre, quand l'humanité est exclue du débat sur un sujet qui implique l'ensemble du futur humain et qu'une planète est détournée de sa destinée pour servir un agenda qui ne la concerne pas, la conscience des hommes libres requiert que de tels projets soient entrepris au grand jour sous le regard scrutateur du public, et non pas dans les sombres corridors du complexe militaro-industriel. ». – Andrew D. Basiago et Laura M. Eisenhower, 2010
Évidence de la présence US sur Mars par des témoins directs Par leur révélation conjointe, M. Basiago et Mme Eisenhower - l'un est un avocat militant, l'autre fait partie de l'une des familles présidentielles américaines - ont rejoint le cadre toujours grandissant des témoins directs qui se sont faits connaître par leurs dépositions révélant la dissimulation de la présence US sur Mars. Ceux-ci incluent Michael Relfe, qui consigne dans deux livres ses 20 années de service (1976-1996) en tant que membre des forces armées US pourvoyant en personnel la colonie secrète sur Mars, et l'ancien chercheur du Département de la Défense US, Arthur Neumann, qui a déclaré publiquement s'être téléporté dans la base secrète sur Mars pour des réunions sur le projet.
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 30 Jan - 18:10
Citation :
Voir : examiner.com
Mme Eisenhower se fera connaître en 2011 Cette année, Mme Eisenhower fera des apparitions publiques sur le continent US, à Hawaii et au Mexique. « 2011 est l'année de mon âme, » dit-elle. « Le jour, le mois et l'année de ma naissance totalisent 2011. Je m'attends à une grande transformation sur la façon de partager mon énergie et mes idées avec les gens. ».Elle continue : « Les réunions publiques qui se tiendront cette année nous apporteront une incroyable opportunité, à Andy Basagio, Alfred Webre et moi, pour présenter les aspects de notre vision partagée et de notre éminente collaboration, identifiée dans le passé, via l'accès quantique, au temps où Andy faisait partie du Project Pegasus, pour tout ce qui concerne le Truth Movement et notre travail au cours de cette période critique de notre histoire.Notre vision partagée se rapporte à l'adoption d'un futur humain positif. En restant fidèles à notre âme alors que nous traversons les lignes du temps, et fidèles à notre mission en dépit des manipulations et des défis, nous partagerons l'expression du nouveau paradigme, ce qui impliquera d'arracher la ligne temporelle positive des mains d'un complexe militaro-industriel qui table sur une ligne temporelle catastrophique. ». Les thèmes que Mme Eisenhower va développer dans ses conférences publiques en 2011 incluront le pouvoir de l'esprit, la conscience multi-dimensionnelle, le retour de la féminité divine, la transformation globale, et l'existence de technologies classées secrètes qui aideraient grandement notre planète si elles étaient révélées et mises en œuvre. « Dans nos propres présentations personnelles, » conclut-elle, « il y a un terrain commun que nous développerons tous les trois pour lever le voile, de façon à ce que nous puissions reconquérir notre pouvoir divin pour co-créer un futur qui nous conduise dans l'harmonie, la liberté et la re-connexion avec notre famille Universelle, la Source et la Conscience Unifiée... ».
*D'après les mentors d'Alex Collier, le but véritable de l'Inquisition fut de museler la femme et ses pouvoirs (la chasse aux "sorcières").
Gary McKinnon : le hacker à éliminer Ses révélations vont dans le sens des propos de Laura Eisenhower
leweb2zero.tv (3 mn 25) "Alors que Gary McKinnon affirme qu'il désirait mettre fin au secret sur les OVNIs et ainsi libérer la technologie de l'énergie libre, les procureurs américains crient au plus grand hack militaire jamais commis. Il est vrai que Gary s'était introduit dans les systèmes de l'armée, de la NASA, de la Navy, du ministère de la défense et de l'Air Force. Nous savons qu'il se bat pour éviter une extradition vers les États-Unis, mais savons-nous ce qu'il a découvert exactement ? Dans chacun de ses entretiens, Gary McKinnon mentionne deux trouvailles liées aux OVNIs. Au quotidien The Guardian, il confie avoir trouvé quelque chose de si important qu'il essaie de marchander avec le gouvernement. Lors de sa première arrestation, on lui propose une négociation : une peine de 3 ou 4 ans. Il refuse dans l'espoir de raccourcir la durée de la peine en menaçant de publier ses découvertes. Hélas pour lui, le gouvernement US ne se laisse pas impressionner, Gary fait face à une peine de 70 années d'emprisonnement...".
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Sam 5 Fév - 12:13
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Ven 13 Mai - 9:17
La Contre-révolution au Proche-Orient par Thierry Meyssan*
Un clan saoudien, les Sudairi, est au cœur de la vague contre-révolutionnaire lancée au Proche-Orient par les États-Unis et Israël. Dans une vaste synthèse, parue en épisodes dans le plus important quotidien de langue russe, Thierry Meyssan dresse depuis Damas le tableau général des contradictions qui agitent cette région.
Spoiler:
En quelques mois, trois gouvernements pro-occidentaux ont chuté dans le monde arabe : le parlement a renversé le gouvernement de Saad Hariri au Liban, tandis que des mouvements populaires ont chassé Zine el-Abbidine Ben Ali de Tunisie, puis arrêté Hosni Moubarak en Égypte.
Ces changements de régime s’accompagnent de manifestations contre la domination états-unienne et le sionisme. Ils profitent politiquement à l’Axe de la Résistance, incarné au plan étatique par l’Iran et la Syrie, et au plan infra-étatique par le Hezbollah et le Hamas.
Pour mener la contre-révolution dans cette région, Washington et Tel-Aviv ont fait appel à leur meilleur soutien : le clan des Sudairi, qui incarne plus que nul autre le despotisme au service de l’impérialisme. Les Sudairi
Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, pourtant les Sudairi constituent l’organisation politique la plus riche du monde depuis plusieurs décennies.
Les Sudairi, ce sont parmi les cinquante-trois fils du roi Ibn Séoud fondateur de l’Arabie saoudite, les sept qui ont été enfantés par la princesse Sudairi. Leur chef de file était le roi Fahd, qui régna de 1982 à 2005. Ils ne sont plus que six depuis sa mort. L’ainé, c’est le prince Sultan, ministre de la Défense depuis 1962, 85 ans. Le plus jeune, c’est le prince Ahmed, ministre adjoint de l’Intérieur depuis 1975, 71 ans. Depuis les années 60, c’est leur clan qui a organisé, structuré, financé, les régimes fantoches pro-occidentaux du « Moyen-Orient élargi ».
Ici, un retour en arrière est indispensable.
L’Arabie saoudite est une entité juridique créée par les Britanniques durant la Première Guerre mondiale pour affaiblir l’Empire Ottoman. Bien que Lawrence d’Arabie ait inventé le concept de « nation arabe », il n’est jamais parvenu à faire de ce nouveau pays une nation, et encore moins un État. C’était et c’est toujours, la propriété privée de Séoud. Ainsi que l’a montré l’enquête judiciaire britannique lors du scandale Al-Yamamah, au XXIe siècle, il n’existe pas encore de comptes bancaires ni de budget du royaume ; ce sont les comptes de la famille royale qui servent à administrer ce qui reste leur domaine privé.
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni n’ayant plus les moyens de son impérialisme, ce territoire passa sous suzeraineté états-unienne. Le président Franklin D. Roosevelt conclut un accord avec le roi Ibn Seoud : la famille des Séoud garantissait l’approvisionnement en pétrole des États-Unis qui, en échange, garantissaient l’aide militaire nécessaire au maintient des Séoud au pouvoir. Cette alliance est connue sous le nom d’Accord du Quincy, car négociée à bord du navire du même nom. C’est un accord, pas un traité, car il ne lie pas deux États entre eux, mais un État et une famille.
JPEG - 27.7 ko L’Accord du Quncy lie les Etats-Unis à la famille des Séoud.
Le roi fondateur, Ibn Séoud, ayant eu 32 épouses et 53 fils, de graves rivalités entre successeurs potentiels ne tardèrent pas à se faire jour. Aussi fut-il tardivement décidé que la couronne ne se transmettrait pas de père en fils, mais de demi-frère en demi-frère.
Cinq fils d’Ibn Seoud sont déjà montés sur le trône. Le roi actuel, Abdallah Ier, 87 ans, est un homme plutôt ouvert d’esprit, bien que totalement déconnecté des réalités contemporaines. Conscient que le système dynastique actuel va à sa perte, il souhaite réformer les règles de succession. Le souverain serait alors désigné par le Conseil du royaume —c’est-dire par des représentants des diverses branches de la famille royale— et pourrait être d’une plus jeune génération.
Cette sage idée ne fait pas l’affaire des Sudairi. En effet, compte tenu des diverses renonciations au trône pour raison de santé ou par sybaritisme, les trois prochains postulants appartiennent au clan : le prince Sultan —déjà nommé— ministre de l’Intérieur, 85 ans ; le prince Nayef, ministre de l’Intérieur, 78 ans, et le prince Salman, gouverneur de Riyadh, 75 ans. Si elle devait être appliquée, la nouvelle règle dynastique le serait à leur détriment.
On comprend donc que les Sudairi, qui n’ont jamais porté dans leur cœur leur demi-frère, le roi Abdallah, le haïssent désormais. On comprend aussi qu’ils ont décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille actuelle.
JPEG - 28.3 ko Le prince Bandar et son « frère » George W. Bush.
Le retour de Bandar Bush
À la fin des années 70, le clan des Sudairi était dirigé par le prince Fadh. Il remarqua les rares qualités d’un des enfants de son frère Sultan : le prince Bandar. Il l’envoya négocier des contrats d’armement à Washington et apprécia la manière dont il acheta l’accord du président Carter.
Lorsque Fadh monta sur le trône, en 1982, il fit du prince Bandar son homme de confiance. Il le nomma attaché militaire, puis ambassadeur à Washington, poste qu’il occupa tout au long du règne, jusqu’à son renvoi brutal par le roi Abdallah, en 2005.
Fils du prince Sultan et d’une esclave libyenne, le prince Bandar est une personnalité brillante et sans scrupules qui a su s’imposer au sein de la famille royale malgré le déshonneur attaché à son origine maternelle. Il est aujourd’hui le bras agissant des gérontocrates du clan Sudairi.
Durant son long séjour à Washington, le prince Bandar s’est lié d’amitié à la famille Bush, particulièrement à George H. Bush avec qui il était inséparable. Ce dernier aime à le présenter comme le fils qu’il aurait aimé avoir, au point qu’on le surnomme dans la capitale, « Monsieur Bandar Bush ». Ce que George H. —ancien directeur de la CIA, puis président des États-Unis— apprécie le plus chez lui, c’est son goût pour l’action clandestine.
« Mr. Bandar Bush » s’est intégré dans la haute société états-unienne. Il est aussi bien administrateur à vie de l’Institut Aspen que membre du Bohemian Grove. Le public britanniques a découvert son existence lors du scandale Al-Yamamah : le plus grand contrat d’armement de l’Histoire et aussi la plus importante affaire de corruption. Durant une vingtaine d’années (1985-2006), British Aerospace, bientôt renommé BAE Systems, a vendu pour 80 milliards de dollars d’armement à l’Arabie saoudite tout en reversant discrètement une partie de cette manne sur les comptes bancaires d’hommes politiques saoudiens et probablement britanniques, dont 2 milliards de dollars pour le seul prince Bandar.
C’est que Son Altesse a beaucoup de frais. Le prince Bandar a repris à son compte nombre de combattants arabes levés par les services secrets saoudiens et pakistanais durant la Guerre froide pour combattre l’Armée rouge en Afghanistan à la demande de la CIA et du MI6. Bien sûr, la figure la plus connue de ce milieu n’était autre que milliardaire anti-communiste devenu guru jihadiste, Oussama Ben Laden.
Il est impossible de dire précisément de combien d’hommes dispose le prince Bandar. Au fil du temps, on voit sa main dans de nombreux conflits et actes de terrorisme dans tout le monde musulman, du Maroc au Xinkiang chinois. À titre d’exemple, on se souvient de la petite armée qu’il avait implanté dans un camp palestinien libanais, à Nahr el-Bared, sous le nom de Fatah al-Islam. La mission de ces combattants était de soulever les réfugiés palestiniens, majoritairement sunnites, de proclamer un émirat indépendant et de combattre le Hezbollah chiite. L’affaire tourna mal, les salaires des mercenaires n’ayant pas été payés à temps. En définitive, en 2007, les hommes du prince Bandar se retranchèrent dans le camp. 30 000 Palestiniens furent obligés de fuir, tandis que l’armée libanaise livra bataille durant deux mois pour reprendre le camp. Cette opération coûta la vie à 50 mercenaires, à 32 civils palestiniens et à 68 soldats libanais.
Début 2010, Bandar fomenta un coup d’État pour renverser le roi Abdallah et placer son père, Sultan, sur le trône. Le complot fut découvert et Bandar partit en disgrâce sans pour autant perdre ses titres officiels. Mais fin 2010, la santé du roi déclinant et ses opérations chirurgicales se multipliant, les Sudairi reprirent la main et imposèrent son retour avec l’appui de l’administration Obama.
JPEG - 15 ko Binational saoudo-libanais, Saad Hariri, s’est rallié aux Sudairi. Premier ministre démissionnaire du Liban, il bloque la constitution d’un nouveau gouvernement depuis trois mois et, en attendant, expédie les affaires courantes.
C’est après avoir rendu visite au roi, hospitalisé à Washington, et avoir conclu un peu vite qu’il était agonisant que le Premier ministre libanais Saad Hariri se rallia aux Sudairi. Saad Hariri est un saoudien, né à Riyadh, mais disposant de la double nationalité. Il tient sa fortune de son père, lequel devait tout aux Séoud. Il est donc un obligé du roi et est devenu Premier ministre du Liban à sa demande pressante, alors que le département d’État US s’interrogeait sur sa capacité à occuper le poste. Durant la période où il obéissait au roi Abdallah, Saad Hariri entreprit de se réconcilier avec le président Bachar el-Assad. Il retira les accusations qu’il avait formulé à son égard à propos de l’assassinat de son père, Rafik el-Hariri, et déplora avoir été manipulé pour créer artificiellement une tension entre le Liban et la Syrie. En se ralliant aux Sudairi, Saad fit une volte-face politique. Du jour au lendemain, il renia la politique d’apaisement du roi Abdallah vis-à-vis de la Syrie et du Hezbollah et se lança dans une offensive contre le régime de Bachar el-Assad, pour le désarmement du Hezbollah et un compromis avec Israël. Cependant le roi Abdallah se réveilla de son état semi-comateux et ne tarda pas à demander des comptes. Privé de ce soutien indispensable, Saad Hariri et son gouvernement furent renversés par le Parlement libanais au profit d’un autre milliardaire bi-national Najib Mikati, moins aventuriste. A titre de punition, le roi Abdallah lança une enquête fiscale sur la principale société saoudienne des Hariri et fit arrêter plusieurs de ses collaborateurs pour fraude. Les légions des Sudairi
Les Sudairi ont décidé de lancer la contre-révolution tous azimuts.
En Égypte où ils finançaient d’une main les Moubarak, de l’autre les Frères musulmans, ils ont désormais imposé une alliance entre la confrérie et les officiers pro-US. Ensemble, cette nouvelle coalition s’est partagé le pouvoir en excluant les leaders de la révolution de la Place Tahrir. Elle a refusé de convoquer une Assemblée constituante et s’est contentée d’amender marginalement la constitution. En premier lieu, elle a déclaré l’islam religion d’État, au détriment de la minorité chrétienne copte (environ 10 %) qui avait été opprimée par Hosni Moubarak et s’était mobilisée en masse contre lui. De plus, le docteur Mahmoud Izzat, numéro deux des Frères, a appelé à la rapide instauration de la Sharia et à la restauration des châtiments islamiques.
JPEG - 15.7 ko Porte-parole des Frères musulmans en Egypte, Essam Elarian ne centre pas sa campagne électorale sur l’abrogation des Accords de Camp David, mais sur la criminalisation de l’homosexualité. Selon lui, même si la majorité de la population accepte ce « vice », un Etat musulman se doit de le réprimer selon la Sharia.
Le jeune Waël Ghoneim, qui avait joué un rôle de premier plan dans le renversement du tyran, a été interdit de podium dès la manifestation de la victoire, le 18 février, qui réunit près de 2 millions de personnes. À l’inverse, le prêcheur vedette des Frères, Youssef al-Qardawi, de retour après 30 ans d’exil à Qatar, a pu longuement s’exprimer. Lui, qui avait été déchu de sa nationalité par Gamal Abdel Nasser, s’est érigé en incarnation de la nouvelle ère : celle de la Sharia et de la coexistence pacifique avec le régime sioniste de Tel-Aviv. Le Prix Nobel de la paix Mohammed el-Baradeï, —que les Frères musulmans avaient choisi comme porte-parole durant la révolution pour se donner une image ouverte— a été physiquement agressé par les mêmes Frères lors du référendum constitutionnel et a été écarté de la scène politique. Les Frères musulmans ont annoncé leur entrée en bonne et due forme sur la scène politique avec la création d’un nouveau parti, Liberté et Justice, soutenu par la National Endowment for Democracy (NED) et imitant l’image de l’AKP turc (Ils ont choisi la même stratégie en Tunisie avec le Parti de la Renaissance). Dans ce contexte, des violences ont été perpétrées contre les minorités religieuses. Ainsi deux églises coptes ont été brûlées. Loin de punir les agresseurs, le Premier ministre leur a donné un gage : il a démis de ses fonctions le gouverneur qu’il venait de nommer dans la province de Qenna, le respecté général Imad Mikhael… parce que celui-ci n’est pas musulman sunnite, mais chrétien copte.
JPEG - 28 ko Le Conseil de coopération du Golfe (CGC) a appelé de ses voeux l’intervention de l’OTAN en Libye et a envoyé l’armée saoudienne et la police émiratie écraser la contestation à Bahreïn.
En Libye, les Sudairi ont transféré des combattants armés en Cyrénaïque avant que les franco-britanniques ne donnent le signal de l’insurrection contre le pouvoir de la Tripolitaine. Ce sont eux qui ont distribué des armes et des drapeaux rouge-noir-vert à l’étoile et au croissant, symboles de la monarchie senoussi, protectrice historique des Frères musulmans. Leur objectif est d’en finir avec le trublion Kadhafi et de restaurer le prince Mohammed sur le trône de ce qui était jadis le Royaume-Uni de Libye. C’est le Conseil de coopération du Golfe qui, le premier, a demandé une intervention armée contre le gouvernement de Tripoli. Et c’est, au sein du Conseil, la délégation saoudienne qui a conduit les manœuvres diplomatiques pour que la Ligue arabe cautionne l’attaque par les armées occidentales. De son côté le colonel Kadhafi avait assuré dans plusieurs discours qu’il n’y avait pas de révolution en Cyrénaïque, mais que son pays devait faire face à une opération de déstabilisation d’Al Qaïda ; des propos qui ont fait sourire, à tort, et qui furent confirmés par le commandeur de l’US Africom en personne : on se souvient du malaise du général Carter F. Ham, commandant des premières opérations militaires états-uniennes avant qu’il ne soit relevé par l’OTAN. Il s’était étonné de devoir choisir ses cibles en s’appuyant sur des espions au sol connus pour avoir combattu les forces alliées en Afghanistan : en clair, les hommes de Ben Laden.
Le Bahreïn, quant à lui, se présente comme un royaume indépendant depuis 1971. En réalité, il est toujours un territoire gouverné par les Britanniques. Ceux-ci avaient choisi en leur temps comme Premier ministre le prince Khalifa et l’ont maintenu à ce poste depuis 40 ans sans discontinuer, après la fiction d’indépendance et encore aujourd’hui. Une continuité qui n’est pas pour déplaire aux Sudairi. Le roi Hamad a accordé une concession aux États-Unis qui ont installé au port de Juffair le quartier général naval du Central Command et la Ve flotte. Dans ces conditions, la demande populaire de monarchie constitutionnelle signifie l’accès à une véritable indépendance, la fin de la tutelle britannique, et le départ des troupes US. Une telle évolution ne manquerait pas de faire tâche d’huile en Arabie saoudite et de menacer les bases du système. Les Sudairi ont convaincu le roi du Bahreïn d’écraser tout espoir populaire dans le sang.
JPEG - 18 ko Garant de l’ordre établi, le prince Nayef est l’inflexible ministre saoudien de l’Intérieur et de l’Information depuis 41 ans.
Le 13 mars, le secrétaire US à la Défense Robert Gates est venu installer la coordination des opérations à Manama, lesquelles ont débuté le lendemain avec l’entrée de troupes spéciales saoudiennes, placées sous le commandement du prince Nayef et connues comme « les Aigles de Nayef ». En quelques jours, tous les symboles de la contestation ont été détruits, y compris le monument public érigé jadis sur la place de la Perle. Des centaines de personnes sont mortes ou portées disparues. La torture —qui avait été presque abandonnée depuis une dizaine d’années— a été à nouveau généralisée. Les médecins et infirmiers qui ont soigné des manifestants blessés ont été arrêtés dans leurs hôpitaux, incarcérés au secret, puis traduits devant des tribunaux militaires.
Cependant, le plus important dans cette terrible répression est la volonté de transformer un classique combat de classe opposant une population entière à une classe de privilégiés vendus à un impérialisme étranger, en un conflit sectaire. La majorité des Bahreinis étant chiites alors que la famille régnante est sunnite, c’est le chiisme —véhicule de l’idéal révolutionnaire de Rouhollah Khomeiny— qui a été désigné comme cible. En un mois, les « Aigles de Nayef » ont rasé 25 mosquées chiites et endommagé 253 autres. 21 des principaux leaders de la contestation politique seront prochainement jugés par un tribunal d’exception. Ils encourent la peine de mort. Plus encore que sur les chiites, la monarchie s’acharne sur Ibrahim Chérif, le président du parti Waed (gauche laïque), auquel elle reproche de ne pas jouer le jeu confessionnel alors qu’il est sunnite.
À défaut de pouvoir déstabiliser l’Iran, les Sudairi ont concentré leurs attaques contre la Syrie. La déstabilisation de la Syrie
JPEG - 12.3 ko Les révolutions mises en scène pour les médias ont leur logo. Ici, celui de « The Syrian Revolution 2011 » sur Facebook. .
Début février, alors que le pays ne connaissait aucune manifestations, une page intitulée The Syrian Revolution 2011 était créée sur Facebook. Elle appelait à une « Journée de la colère », le vendredi 4 ; appel relayé par Al-Jazeera, mais qui ne rencontra aucun écho, nulle part. La chaîne qatarie déplora cette absence de réaction et stigmatisa la Syrie, ce « royaume du silence » (sic). La dénomination The Syrian Revolution 2011 laisse songeur : formulée en anglais, elle est caractéristique des slogans publicitaires. Mais quel révolutionnaire authentique penserait que s’il ne parvient pas à réaliser son idéal en 2011, il rentrera se coucher à la maison ? Plus étrange, le jour de sa création, cette page Facebook a enregistré plus de 80 000 amis. Un tel engouement en quelques heures, suivi de rien du tout, évoque une manipulation réalisée avec des logiciels de création de comptes. D’autant que les Syriens ont un usage modéré d’Internet et n’ont accès à l’ADSL que depuis le 1er janvier.
Les troubles ont débuté un mois plus tard à Deraa, un bourg rural situé à la frontière jordanienne et à quelques kilomètres d’Israël. Des inconnus ont payé des adolescents pour qu’ils taguent des graffitis antigouvernementaux sur les murs de la ville. La police locale a arrêtés les lycéens et les a traités comme des criminels au grand dam de leurs familles. Les notables locaux qui se proposaient de régler le contentieux ont été éconduits par le gouverneur comme des mal-propres. Les jeunes gens ont été passés à tabac. Les familles furieuses ont attaqué le commissariat pour les libérer. La police a répondu avec plus de brutalité encore, tuant des protestataires.
Le président Bachar el-Assad est alors intervenu pour sanctionner les policiers et le gouverneur —lequel n’est autre qu’un de ses cousins qu’il avait nommé à Deraa, loin de la capitale, pour qu’il se fasse oublier—. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette bavure policière, les fonctionnaires responsables des violences ont été mis en examen et placés sous écrou. Des ministres se sont déplacés pour présenter les excuses et les condoléances du gouvernement aux familles de victimes ; excuses et condoléances qui ont été publiquement acceptées. Tout aurait du rentrer dans l’ordre. Soudain des snipers cagoulés, postés sur des toits, ont tiré à la fois sur la foule et sur les policiers, plongeant la ville dans le chaos.
Profitant de la confusion, des individus armés se sont rendus à l’extérieur de la ville pour attaquer un bâtiment public qui abrite les services de renseignement chargés de l’observation du territoire syrien du Golan occupé par Israël. Les services de sécurité ont ouvert le feu pour défendre le bâtiment et ses archives. Il y a eu des morts de part et d’autre.
Ce type d’affrontement s’est reproduit. Les notables ont demandé la protection de l’armée face aux assaillants qui ont investi la ville. Trois mille hommes et des blindés ont été déployés pour protéger les habitants. En définitive, une bataille a opposé les combattants infiltrés à l’armée syrienne dans une sorte de remake du siège de Nahr el-Bared par l’armée libanaise. Sauf que cette fois, la presse internationale déforme les faits et accuse l’armée syrienne d’attaquer la population de Deraa.
Pendant ce temps, des heurts ont éclaté à Lattaquié. Ce port abrite de longue date des mafias qui se sont spécialisées dans la contrebande maritime. Ces individus ont reçu des armes et de l’argent en provenance du Liban. Ils ont vandalisé le centre ville. La police est intervenue. Sur ordre présidentiel, les forces de l’ordre n’étaient armées que de matraques. Les gangsters ont alors sortis des armes de guerre et ont tués des dizaines de policiers désarmés.
Le même scénario s’est reproduit dans la localité voisine de Banias, une ville de moindre importance, mais bien plus stratégique en ce qu’elle abrite la principale raffinerie pétrolière du pays. Cette fois, les forces de l’ordre ont fait usage de leurs armes et l’affrontement a tourné en bataille rangée.
Enfin, à Homs, une ville importante du Centre, des individus sont venus participer à une prière dans une mosquée intégriste et ont appelé les fidèles à manifester contre « le régime qui tue nos frères de Lattaquié ».
Réagissant aux troubles, la population syrienne est descendue en passe pour affirmer son soutien à la République. Des manifestations monstres, comme le pays n’en avait jamais connues de son histoire, ont réuni chaque fois des centaines de milliers de personnes à Damas, à Alep et même à Lattaquié, au cri de « Dieu, la Syrie, Bachar ! ».
Tandis que les affrontements se durcissaient dans les localités concernées, les forces de l’ordre sont parvenues à arrêter des combattants. Selon leurs aveux télévisés, ils ont été recrutés, armés et payés, par un député haririste libanais, Jamal Jarrah, ce que ce dernier dément.
Jamal Jarrah est un ami du prince Bandar. Son nom avait été cité dans l’affaire du Fatah al-Islam à Nahr el-Bared. Il est le cousin de Ziad Jarrah, un jihadiste accusé par le FBI d’être responsable du détournement du vol UA93 qui s’est écrasé en Pennsylvanie le 11 septembre 2001. Il est également cousin des frères Ali et Youssouf Jarrah, arrêtés par l’armée libanaise, en novembre 2008, pour espionnage au profit d’Israël.
JPEG - 20.3 ko Depuis Londres et Paris, Ali Saad-al-din Bayanouni (secrétaire général de la section syrienne des Frères musulmans) et Abdel-Halim Khaddam (ancien vice-président de Syrie) appellent au renversement de Bachar el-Assad.
Jamal Jarrah serait un membre secret des Frères musulmans, ce qu’il dément également. En 1982, les Frères tentèrent de prendre le pouvoir en Syrie. Ils échouèrent et furent alors victimes d’une effroyable répression de masse. On croyait ce douloureux souvenir oublié depuis l’amnistie proclamée par Bachar el-Assad. Il n’en est rien, cette branche des Frères étant désormais financée par les Sudairi, qui jadis les excommuniaient. Le rôle de la confrérie dans les affrontements de Banias est maintenant reconnu par tous.
Jamal Jarrah aurait également utilisé des militants libanais du Hizb ut-Tahrir, une organisation islamiste basée à Londres et surtout active en Asie centrale. Le Hizb ut-Tahrir, qui se déclare non-violent, est accusé d’avoir organisé de nombreux attentats dans la vallée de la Ferghana. C’est notamment pour le combattre que la Chine a initié son rapprochement avec la Russie au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai. Malgré plusieurs débats à la Chambre des Communes, les responsables londoniens du groupe n’ont jamais été inquiétés et occupent tous des postes de cadres de haut niveau dans des multinationales anglo-américaines.
Le Hizb ut-Tahrir a ouvert une section au Liban l’an dernier. À cette occasion, il a organisé un congrès où il a invité des personnalités étrangères, dont un intellectuel russe de renom international. Au cours des débats, les organisateurs ont appelé à l’instauration d’un État islamique en précisant que pour eux, les chiites et les druzes libanais, —et même certains sunnites— ne sont pas de vrais musulmans et devraient être expulsés comme les chrétiens. Stupéfait par ces outrances, l’invité russe s’est empressé de donner des interviews télévisés pour se démarquer de ces fanatiques.
Les forces de sécurité syriennes sont d’abord apparues débordées par les évènements. Formés en URSS, les officiers supérieurs ont fait usage de la force sans trop se soucier des conséquences sur la population. Cependant, la situation s’est progressivement renversée. Le président Bachar el-Assad a repris la main. Il a changé de gouvernement. Il a abrogé l’état d’urgence et a dissous la Cour de sûreté de l’État. Il a octroyé la nationalité syrienne aux milliers de Kurdes qui en étaient historiquement privés depuis un recensement contesté. En outre, il a pris diverses mesures catégorielles, comme l’abrogation des amendes pour retard de paiement des entreprises publiques (électricité etc.). Ce faisant, il a donné satisfaction aux principales demandes populaires et a tari l’opposition. Lors du « Jour de défi », le vendredi 6 mai, la totalité des manifestants dans le pays n’a pas atteint les 50 000 personnes, pour une population de 22 millions d’habitants.
Surtout, le nouveau ministre de l’Intérieur Mohammad al-Sha’ar, a appelé toute personne qui se serait laissée entraîner dans les émeutes de se rendre spontanément à la police et de bénéficier d’une amnistie complète en échange d’informations. Plus de 1 100 personnes ont répondu. En quelques jours, les principales filières ont été démantelées et de nombreuses caches d’armes saisies. Après cinq semaines de violences, le calme revient lentement dans presque toutes les villes troublées.
Parmi les meneurs identifiés et arrêtés, plusieurs seraient des officiers israéliens ou libanais, et un serait un politicien libanais proche de Saad Hariri. Cette tentative de déstabilisation aura donc une suite.
JPEG - 19.9 ko Au sein du gouvernement saoudien, les Sudairi ont profité de la maladie du roi Abdallah pour le marginaliser. Avec l’aide des Etats-Unis et d’Israël, ils ont mit fin au rapprochement Abdallah-el-Assad et supervisent la contre-révolution arabe.
Un complot à découvert
Ce qui était originellement un complot pour renverser les autorités syriennes s’est transformé en un chantage public à la déstabilisation. Constatant que la révolte ne prend pas, les quotidiens arabes anti-syriens ont évoqué sans pudeur les marchandages en cours.
Ils ont relaté les voyages de négociateurs venus à Damas présenter les exigences des Sudairi. Si l’on en croit ces journaux, les violences ne s’arrêteront que lorsque Bachar el-Assad se sera plié à deux ordres : - rompre avec l’Iran ; - et cesser de soutenir la Résistance en Palestine, au Liban et en Irak. La propagande internationale
Les Sudairi souhaitent une intervention militaire occidentale pour en finir avec la résistance syrienne, à la manière dont se déroule l’agression contre la Libye. Pour ce faire, ils ont mobilisé des spécialistes de la propagande.
À la surprise générale, la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera a brutalement changé de ligne éditoriale. C’est un secret de polichinelle que cette station a été créée par la volonté des frères David et Jean Frydman, des milliardaires français qui furent conseillers d’Ytzakh Rabin et d’Ehud Barak. Ils souhaitaient créer un média qui permette un débat entre Israéliens et Arabes, alors que ce débat était interdit par la loi dans chacun des pays concernés. Pour constituer la chaîne, ils ont sollicité l’émir de Qatar qui a, au départ, joué le rôle de couverture. L’équipe de rédaction a été recrutée au sein du service arabe de la BBC, de sorte que la majorité des journalistes de départ sont des agents du MI6 britannique. Cependant, l’émir a pris le contrôle politique de la chaîne qui est devenue le bras agissant de sa principauté. Durant des années, Al-Jazeera a effectivement joué un rôle d’apaisement en favorisant le dialogue et la compréhension dans la région. Mais la chaîne a aussi contribué à banaliser le système d’apartheid israélien, comme si les violences de Tsahal n’étaient que des bavures regrettables d’un régime acceptable, alors qu’elles sont l’essence même du système.
JPEG - 18.7 ko En fuite, l’ex-président Ben Ali a trouvé refuge en Arabie saoudite auprès du prince Nayef.
Al-Jazeera, qui a couvert de manière exceptionnelle les révolutions en Tunisie et en Égypte, a brusquement changé de ligne éditoriale avec l’affaire libyenne pour devenir le porte-parole des Saidari.
Cette volte-face mérite une explication. L’attaque de la Libye est originellement un plan franco-britannique conçu en novembre 2010, c’est-à-dire bien avant le « printemps arabe », auquel les États-Unis ont été associés. Paris et Londres entendaient régler des comptes avec Tripoli et défendre leurs intérêts coloniaux. En effet, en 2005-06, la NOC, compagnie nationale des pétroles libyenne, avait lancé trois appels d’offres internationaux pour l’exploration et l’exploitation de ses réserves, les plus importantes d’Afrique. Le colonel Kadhafi avait imposé sa règle du jeu. Les compagnies occidentales avaient conclu divers accords, certes avantageux, mais bien peu à leurs yeux. Il s’agissait même des contrats les moins favorables à des multinationales dans le monde. À cela s’ajoutaient divers contentieux liés à l’annulation de juteux contrats d’équipement et d’armement. Dès les premiers jours du prétendu soulèvement de Benghazi, Paris et Londres ont mit en place un Conseil national de transition que la France a officiellement reconnu comme représentant légitime du peuple libyen. Ce Conseil a créé une nouvelle compagnie pétrolière, la LOC, qui a été reconnue par la communauté internationale au sommet de Londres comme exploitant de plein droit les hydrocarbures du pays. Lors de ce hold-up, il a été décidé que la commercialisation du pétrole volé par la LOC serait effectuée par… le Qatar, et que le groupe de contact des États alliés se réunirait désormais à Doha.
JPEG - 21.2 ko Youssef al-Qardawi considère que la libération de la Palestine est importante, mais moins que l’instauration de la Sharia.
Immédiatement, le consultant religieux de la chaîne, Youssef al-Qardawi, se déchaîna chaque jour pour appeler au renversement de Bachar el-Assad. Cheikh al-Qardawi est le président de l’Union internationale des Oulémas et également du Conseil européen pour la recherche et la fatwa. Il est l’égérie des Frères musulmans et prône un islam original, mélange de « démocratie de marché » à l’américaine et d’obscurantisme à la saoudienne : il admet le principe de dirigeants élus pourvu que ceux-ci s’engagent à faire appliquer la Charia dans son interprétation la plus bornée.
Youssef al-Qardawi a été rejoint par l’ouléma soudien Saleh El-Haidane qui a appelé à « tuer un tiers des Syriens pour que les deux autres tiers vivent » (sic). Tuer un tiers des Syriens ? Cela signifie occire les chrétiens, les juifs, les chiites, les alaouites et les druzes. Pour que vivent les deux tiers ? C’est-à-dire pour instaurer un État sunnite avant que celui-ci n’épure sa propre communauté.
À ce jour, seule la branche palestinienne des Frères musulmans, le Hamas, semble réfractaire au pouvoir de séduction des pétro-dollars des Sudairi. Son chef, Khaled Mechaal, non sans un moment d’hésitation, a confirmé qu’il resterait en exil à Damas et qu’il soutenait le président el-Assad. Avec l’aide de ce dernier, il a cherché à prendre de court les plans impérialistes et sionistes en négociant un accord avec le Fatah de Mahmoud Abbas.
Depuis mars, Al-Jazeera, la BBC en arabe et France24 en arabe se sont mués en organe de propagande massive. À coup de faux témoignages et d’images manipulées, ils relatent des événements fabriqués pour plaquer sur la République syrienne les stéréotypes du régime tunisien de Ben Ali. Ils cherchent à faire croire que l’armée syrienne est une force de répression comparable à la police tunisienne, et qu’elle n’hésite pas à tirer sur de paisibles citoyens luttant pour leur liberté. Ces médias ont même annoncé le décès d’un jeune soldat qui aurait refusé de tirer sur ses concitoyens et aurait été torturé à mort par ses supérieurs. En réalité, l’armée syrienne est une armée de conscrits, et le jeune soldat dont l’état-civil avait été publié était en permission. Il s’en est expliqué à la télévision syrienne où il a affirmé sa volonté de défendre son pays face aux mercenaires étrangers. Ou encore, ces chaînes satellitaires ont essayé de présenter plusieurs personnalités syriennes comme des profiteurs, à l’instar de la belle-famille de Ben Ali. Elles ont concentré leurs critiques sur Rami Makhlouf, l’homme le plus riche du pays, qui est un cousin du président el-Assad. Elles ont prétendu que, sur le modèle tunisien, il exigeait des parts dans toutes les sociétés étrangères désirant s’implanter au pays. C’est absolument infondé et inimaginable dans le contexte syrien. En réalité, Rami Makhlouf a bénéficié de la confiance du président el-Assad pour obtenir la concession du téléphone mobile. Et, comme tous ceux qui ont obtenus de telles concessions dans le monde, il est devenu milliardaire. La vraie question est de savoir s’il a ou non profité de sa situation pour s’enrichir au détriment des consommateurs. La réponse est non : Syriatel propose les tarifs de téléphone mobile les moins chers au monde ! Quoi qu’il en soit, la palme du mensonge revient à Al-Jazeera. La chaîne qatarie est allée jusqu’à présenter des images d’une manifestation de 40 000 moscovites réclamant l’arrêt du soutien russe à la Syrie. Il s’agissait en fait d’images tournées lors de la manifestation annuelle du 1er mai, dans laquelle la chaîne avait implanté des acteurs pour réaliser de faux micro-trottoirs. La réorganisation des réseaux du prince Bandar et de l’administration Obama
Le dispositif contre-révolutionnaire des Sudairi se heurte à une difficulté : jusqu’à présent les mercenaires du prince Bandar se battaient sous la bannière d’Oussama Ben Laden, que ce soit en Afghanistan, en Bosnie, en Tchétchénie ou ailleurs. Initialement considéré comme un anticommuniste, Ben Laden était progressivement devenu un anti-occidental. Sa mouvance était marquée par l’idéologie du clash des civilisations, énoncée par Bernard Lewis et popularisée par son élève Samuel Huntington. Elle a connu son ère de gloire avec les attentats du 11-Septembre et la guerre au terrorisme : les hommes de Bandar perpétraient les troubles partout où les Etats-Unis souhaitaient intervenir.
Dans la période actuelle, il est nécessaire de changer l’image des jihadistes. Désormais, ils sont invités à se battre aux côtés de l’OTAN, comme jadis ils se battaient aux côtés de la CIA en Afghanistan contre l’Armée rouge. Il convient donc de revenir au discours pro-occidental d’antan et de lui trouver une autre substance que l’anti-communisme. Ce sera le travail idéologique du cheik Youssef al-Qardawi.
Pour faciliter ce relookage, Washington a annoncé la mort officielle d’Oussama Ben Laden. Cette figure tutélaire disparue, les mercenaires du prince Bandar peuvent être mobilisés sous une nouvelle bannière.
Cette redistribution des rôles s’accompagne d’un jeu de chaises musicales à Washington. Le général David Petraeus qui, en qualité de commandant du CentCom, devait traiter avec les hommes de Bandar au Proche-Orient, devient directeur de la CIA. Il faut donc s’attendre à un retrait accéléré des troupes de l’OTAN hors d’Afghanistan et à un engagement accru des hommes de Bandar dans les opérations secrètes de l’Agence. Léon Panetta, le directeur sortant de la CIA, devient secrétaire à la Défense. Selon l’accord interne de la classe dirigeante états-unienne, ce poste devait être réservé à un membre de la Commission Baker-Hamilton. Or le démocrate Panetta —comme le républicain Gates— en faisait partie. Dans le cas de nouvelles guerres, il devrait limiter les déploiements au sol, hormis pour les Forces spéciales.
À Riyadh et à Washington, on dresse déjà l’acte de décès du « printemps arabe ». Les Sudairi peuvent dire du Proche-Orient ce que le Guépard disait de l’Italie : « Il faut que tout change pour que rien ne change et que nous restions les maîtres ». voltaire sharethis
Thierry Meyssan
Intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie des analyses de politique étrangère dans la presse arabe, latino-américaine et russe. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).La Contre-révolution au Proche-Orient par Thierry Meyssan*
Un clan saoudien, les Sudairi, est au cœur de la vague contre-révolutionnaire lancée au Proche-Orient par les États-Unis et Israël. Dans une vaste synthèse, parue en épisodes dans le plus important quotidien de langue russe, Thierry Meyssan dresse depuis Damas le tableau général des contradictions qui agitent cette région.
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Mar 17 Mai - 12:27
Le FMI met le monde à terre
Citation :
L’histoire retiendra peut-être que le plus grand complot qui ait été fomenté à la charnière des XXe et XXIe siècles aura été de plonger le monde dans une crise monumentale, parce qu’elle est sociale, économique, financière et écologique. Ou, plus exactement, de fermer les yeux sur les causes réelles de tous ces désastres, résultats d’une logique d’accumulation invraisemblable et d’enrichissement vertigineux d’une minorité. Et, ensuite, de profiter de cette crise pour accentuer encore davantage la pression exercée sur les populations, sur les travailleurs, sur les quelques institutions collectives qui survivent encore comme celles de la protection sociale et des services publics. Depuis hier, le FMI est présenté comme le meilleur allié des peuples en crise. Le FMI et toutes les institutions sœurs comme la Banque mondiale et l’OMC, les directoires autoproclamés comme le G8 et le G20, tous ont mené et mènent des politiques qui mettent à genoux les peuples. Le FMI et l’Union européenne n’ont pas sauvé la Grèce, ils l’ont assommée. Ils n’ont pas sauvé l’Irlande et le Portugal, ils ont conforté leurs gouvernements dans la volonté de ceux-ci de faire payer la crise aux victimes de la crise et non à leurs fautifs. Une preuve supplémentaire en est donnée par la préparation du « pacte pour l’euro » par les gouvernements français et allemand et la Commission européenne, dont le Parlement européen est actuellement saisi.
Les prochaines échéances constituées par les réunions en France du G8 et du G20 seront une nouvelle fois l’occasion de constater la collusion des forces économiques du capitalisme, des gouvernements néolibéraux et de leurs institutions internationales pour non pas nous sortir de la crise mais pour nous y plonger un peu plus.
Voilà la nouvelle essentielle de ce week-end : le FMI met le monde à terre et, avec de telles politiques, les classes dominantes veulent se l’approprier définitivement. Le FMI est un symbole : celui de l’argent, celui du pouvoir, celui de l’arrogance, celui du mépris. C’est ce symbole-là qu’il faut rejeter. Attac France, Paris, le 17 mai 2011
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Lun 23 Mai - 9:18
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 19 Juin - 10:07
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Mar 26 Juil - 19:10
Goldman Sachs prend officiellement la tête de la BCE :
Citation :
Mario Draghi, ancien Président de Goldman Sachs Europe, prend aujourd'hui la présidence de la Banque centrale européenne. Il présidait la banque d'affaires américaine au moment où celle-ci, dans les années 2000, aidait la Grèce à maquiller ses comptes publics. Son rôle va être de préserver les intérêts des banques dans l'actuelle crise européenne.
On pouvait jusqu'ici s'interroger sur les raisons qui poussaient la BCE et Jean-Claude Trichet à s'opposer de façon virulente – y compris face à la chancelière allemande – à toute idée d'une quelconque restructuration de la dette grecque.
Cette attitude semblait incompréhensible puisque tous les analystes, y compris les économistes des banques, s'accordent à considérer que la Grèce ne pourra pas assurer le service de sa dette dans les actuelles conditions contractuelles. Un rééchelonnement, voire une annulation partielle semblent de l'avis général inévitable. Vouloir retarder l'échéance ne fait qu'aggraver les dégâts économiques et sociaux provoqués par les plans d'austérité brutaux et impopulaires imposés aux Grecs.
Le nomination de M. Draghi clarifie donc les choses. La BCE défend non pas l'intérêt des citoyens et contribuables européens, mais l'intérêt des banques. Une étude britannique citée hier par Les Echos1 a le mérite de quantifier clairement le processus en cours. Cette étude indique que grâce aux « plans de sauvetage » de la Grèce et au « mécanisme européen de stabilité » mis en place par la BCE, le FMI et l'Union, « la part de dette hellénique aux mains des contribuables étrangers passera de 26 % à 64 % en 2014. Cela veut dire que l'exposition de chaque foyer de la zone euro va passer de 535 euros aujourd'hui à 1.450 euros ».
Le « sauvetage » de la Grèce est donc en fait une gigantesque opération de socialisation des pertes du système bancaire. Il s'agit de transférer l'essentiel de la dette grecque – mais aussi espagnole et irlandaise – des mains des banquiers vers celles des contribuables. Il sera ensuite possible de faire assumer les frais de l'inévitable restructuration de ces dettes par les budgets publics européens.
Comme le disent les Indignés espagnols, « ce n'est pas une crise, c'est une escroquerie ! ». Le Parlement européen a voté hier le « paquet gouvernance » qui réforme le pacte de stabilité en renforçant les contraintes sur les budgets nationaux et les sanctions contre les pays en infraction. Le Conseil européen réuni aujourd'hui et demain va parachever le travail. Et ce n'est pas la prochaine nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI qui réduira l'emprise des banques sur les institutions financières internationales, bien au contraire.
Heureusement les résistances sociales et citoyennes vont croissant dans toute l'Europe. Gouverner pour les peuples ou pour la finance ? La réponse est aujourd'hui claire: il va falloir que les peuples européens reprennent la main, pour construire ensemble une autre Europe. Les Attac de toute l'Europe organisent du 9 au 13 août une Université européenne des mouvements sociaux à Fribourg, en Allemagne. Ce sera cet été l'un des lieux majeurs de coordination des résistances et de constructions des alternatives européennes.
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Mar 26 Juil - 23:47
Les krachs financiers répondent à une logique oligarchique et… mondialiste
Citation :
« Nous sommes à la veille d’une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin est la bonne crise majeure, et les nations vont accepter le Nouvel Ordre Mondial ». (David Rockefeller). Plus de quarante ans avant cette déclaration, James Paul Warburg (1896-1969), officier de l’OSS et membre du CFR, affirmait le 7 février 1950, devant le Sénat des Etats-Unis :
« Nous aurons un gouvernement mondial, que nous le voulions ou non. La seule question est à savoir si le Gouvernement Mondial sera instauré par l’adhésion, ou par la conquête. »
Aujourd’hui, nous avons les Bush, les Jacques Attali et Nicolas Sarkozy qui reprennent les mêmes termes, le même PLAN. Est-ce que cela s’appelle un complot ? A chacun de répondre.
Les familles oligarchiques qui orchestrent cette crise « majeure » si nécessaire pour introduire le Nouvel Ordre Mondial et son inéluctable REFORME MONETAIRE pour plumer la classe moyenne et appauvrir encore plus les gens modestes, répètent ce que leurs ancêtres ont fait avec le krach de 1929. Dans les années 1920, Paul Warburg est l’un des hommes les plus riches et les plus influents dans le monde. Il est particulièrement en charge du système monétaire des Etats-Unis et de Wall Street.
Il fera venir directement d’Angleterre Winston Churchill dans son bureau pour lui dire ceci, au matin de l’ouverture de la bourse du jeudi 29 octobre 1929 : « Nous allons vous montrer notre puissance ! »
A dix heures, la cloche sonna pour indiquer l’ouverture de la séance. En quelques mois, l’économie américaine allait s’effondrer et l’avènement d’Hitler allait suivre.
Donc, le KRACH de 1929 répondait à un objectif devenu clair dans les années qui suivirent avec la crise d’hyperinflation en Allemagne et l’arrivée du Parti nazi et d’A. Hitler, financés par les banques de Wall Street, comme l’avait été Lénine quelques années auparavant.
Que veulent-ils aujourd’hui ? Finaliser la troisième étape du plan Pike publié par William Carr en 1954-58, à une époque où absolument PERSONNE ne pouvait anticiper les contours de la géopolitique actuelle… Pour les nouveaux lecteur et un rappel toujours utile aux « anciens »
Cette « planification » fut connue grâce à une correspondance du 15 août 1871 entre les deux hommes. Cette lettre fut exposée une seule fois au British Museum Library de Londres. Heureusement, un officier de marine canadien et «chercheur anti-maçonnique», le commodore William Guy Carr put en prendre connaissance. Il se trouvait sur ces lieux en qualité de conseiller des Etats-Unis à la conférence de San Francisco du 26 juin 1945. Ce qu’il découvrit bouleversa sa vie. Du résumé qu’il fit, des notes qu’il releva, et des passages qu’il copia, un livre allait les reproduire en 1954, à une époque où il était humainement impossible de prévoir ce à quoi nous assistons progressivement : Pawns in the Game (chap.1, pp. 15 et 16). « … La Première Guerre mondiale devait être livrée afin de permettre aux Illuminés de renverser le pouvoir des Tsars en Russie et de faire de ce pays une forteresse du Communisme athée. Les diver-gences suscitées par les agents des Illuminés entre l’Empire britannique et l’Empire allemand furent utilisées pour fomenter cette guerre. A la fin de cette guerre, le Communisme devait être édifié et utilisé pour détruire les autres gouvernements et pour affaiblir les religions ».
« La Seconde Guerre mondiale devait être fomen-tée en profitant des divergences entre les Fascistes et les Sionistes politiques. Cette guerre devait être menée de telle sorte que le Nazisme soit détruit et que le Sionisme politique soit assez fort pour instaurer l’état souverain d’Israël en Palestine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Internationale Communiste devait devenir assez forte pour équilibrer la Chrétienté. Elle devait alors être contenue et tenue en échec jusqu’au moment où l’on aurait recours à elle pour le cataclysme social final ».
« La Troisième Guerre mondiale doit être fomentée en profitant des divergences suscitées par les agents des “Illuminés” entre les Sionistes politiques et les dirigeants du monde islamique. La guerre devra être orientée de telle manière que l’Islam (le monde arabe et le monde musulman) et le Sionisme politique (incluant l’Etat d’Israël) se détruisent réciproquement, tandis que les autres nations, une fois de plus divisées et opposées entre elles sur cette affaire, seront en cette circonstance contraintes de se combattre jusqu’à leur complet épuisement physique, moral, spirituel et économique ».
Quand le commodore William Guy Carr a publié cette lettre, juste avant les années 1960, il était impossible d’imaginer les contours de la géopolitique actuelle. Les choses se sont éclaircies seulement à la lumière de l’interprétation faite (par les pantins qui ont l’apparence de gouverner) des événements du 11-Septembre. Même la veille du 11-Septembre, ce n’était pas évident. Depuis, tout s’enchaîne selon la logique de ce plan. D’aucuns, surtout ceux qui ont intérêt à ce que le peuple ne comprenne rien et ne voit rien, diront hasard. Les médias à la solde des oligarques du mondialisme qui les contrôlent diront que si vous clamez la vérité sur ce sujet vous êtes étiqueté de « complotiste » et donc rangé dans la rubrique des gens dérangés. Ces médias continueront à faire croire que les deux pantins représentés par les deux partis politiques dominants dans chaque pays « évolués » vous sauveront et résoudront les problèmes de votre vie. Mensonge ! Ces pantins sont toujours membres de quelques petites sociétés secrètes, elles-mêmes intégrées dans une toile d’araignée dirigée humainement par ces mêmes oligarques. Chacun d’eux a des casseroles dans sa vie de manière à ce que le pouvoir de l’ombre, celui qui tient les manettes, puisse exiger de lui qu’il respecte le cahier des charges. C’est pourquoi, quand le peuple dit « non » à un référendum, ce dirigeant passera outre, comme cela fut le cas en France avec le traité européen.
Ce sont les mêmes qui assurent que la faillite des Etats et l’effondrement des monnaies est aussi le fruit du hasard. Pourtant, le Prix Nobel Soljenytsine (1918-2008), qui s’intéressait au plan des sociétés secrètes cherchant un « renversement sociétal », avait abouti aux mêmes conclusions que celles de LIESI et de plusieurs historiens sérieux. Soljenytsine était si horrifié de ses découvertes sur ce pouvoir de l’ombre qu’il avait interdit de publier ses conclusions tant qu’il serait en vie.
S’agissant d’Alexandre Soljenytsine, on sait que son activité en faveur de la vérité sur le régime soviétique fut classée comme une « activité contre-révolutionnaire ». Il sera donc persécuté, envoyé dans des camps de travail. Lorsqu’il passera à l’Ouest, il découvrira bien des secrets, mais inavouables pour les Occidentaux qui préfèrent la politique de l’autruche. Avant de rendre son âme à Dieu, Alexandre Soljenitsyne, orthodoxe conservateur, aura des mots très sévères sur la société occidentale de consommation. Lui aussi était un « complotiste »… Ceux qui lui ont décerné le Prix Nobel ne le jugeait probablement pas à sa juste valeur.
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 21 Aoû - 18:15
Goldman Sachs — La grande machine à bulles
Depuis le début du mois, un important article paru dans le numéro de juillet du magazine Rolling Stone fait beaucoup de bruit dans la blogosphère ainsi que dans les médias traditionnels du monde entier. Il expose le rôle de la banque d’affaires Goldman Sachs dans presque toutes les crises financières depuis plus de 80 ans. Il apporte un éclairage cru sur les évènements financiers et économiques passés et contemporains. L’auteur, Matt Taibbi, est un journaliste d’investigation au courage, à mon avis, comparable à celui de Denis Robert. Le sujet est primordial, l’enquête sérieuse, les informations explosives, le ton incisif. Matt Taibbi appelle un chat un chat. L’ensemble est compréhensible par les non-initiés en finance.
Spoiler:
Depuis la parution de cet article, Goldman Sachs a publié ses résultats : ils sont meilleurs que jamais. Et les bonus sont en augmentation. Ces dernières nouvelles sont une parfaite confirmation de l’enquête de Matt Taibbi.
À celles et ceux qui le peuvent, je conseille de lire l’article dans sa version originale, le style y est excellent. Pour les autres, comme il n’existait pas, à ma connaissance, de version française, j’en ai fait une traduction. La voici ci-dessous.
Liens vers la version originale :ici et là pour une version scannée de l’article papier, là, là et là pour une version texte après traitement par reconnaissance des caractères (c’est en fait la même version mais quelques mots ont été volontairement changés par l’internaute qui a opéré la reconnaissance de caractères). La version vraiment authentique est bien celle du scan. J’ai pris connaissance de l’article de Matt Taibbi par le site contreinfo.info et j’ai utilisé pour la traduction cette version, mais en corrigeant les différences que j’ai pu détecter.
La grande machine à bulles américaine Matt Taibbi Rolling Stone – juillet 2009 Traduit de l’anglais par J.L.
Des actions technologiques au prix élevés de l’essence, Goldman Sachs a fabriqué toutes les manipulations du marché depuis la Grande Dépression – et elle s’apprête à recommencer.
La première chose qu’il faut que vous sachiez sur Goldman Sachs, c’est qu’elle est partout. La banque d’investissement la plus puissante du monde est une formidable pieuvre vampire enroulée autour de l’humanité, enfonçant implacablement son suçoir partout où il y a de l’argent. En fait, l’histoire de la récente crise financière, qui est aussi l’histoire de la chute de l’Empire américain ruiné par des escrocs, se lit comme le Who’s Who des diplômés de Goldman Sachs.
Aujourd’hui, la plupart d’entre-nous connaît les principaux acteurs. En tant que dernier ministre des finances de George Bush, l’ancien PDG de Goldman Henri Paulson a été l’architecte du renflouage, un plan louche pour détourner des milliers de milliards de VOS dollars vers une poignée de ses vieux copains de Wall Street. Robert Rubin, ex-ministre des finances de Bill Clinton, passa 26 ans chez Goldman avant de devenir président de Citigroup – banque qui, en retour, reçut de Paulson 300 milliards de dollars d’argent public. Il y a John Thain, cet enfoiré de patron de Merryl Lynch, qui s’offrit un tapis à 87.000 $ pour son bureau alors que sa société implosait. Ancien de chez Goldman, Thain bénéficia d’un don de plusieurs milliards de dollars de Paulson, lequel utilisa aussi des milliards d’argent public pour aider Bank of America à sauver la société sinistrée de Thain. Il y a Robert Steel, ancien de Goldman et patron de Wachovia, qui s’est accordé 225 millions de dollars de parachutes dorés, pour lui et ses cadres dirigeants, tandis que sa banque s’autodétruisait. Il y a Joshua Bolten, directeur de cabinet de Bush durant le renflouage, et Mark Patterson, en charge des finances dans le cabinet de Bush, qui était encore un lobbyiste de Goldman un an avant. Et Ed Liddy, un ancien directeur de Goldman que Paulson a chargé du renflouage du géant de l’assurance AIG[1]. Après l’arrivée de Liddy, AIG a versé 13 milliards de dollars à Goldman. Les directeurs des banques centrales du Canada et d’Italie sont des anciens de Goldman, comme le sont le directeur de la Banque Mondiale, le directeur du New York Stock Exchange[2], les deux derniers directeurs de la Réserve Fédérale de New York – laquelle est, à propos, maintenant chargée du contrôle de Goldman – sans parler de…
Mais toute tentative de construire la narration autour de tous les anciens de Goldman qui occupent des positions influentes devient un exercice absurde et sans objet, un peu comme essayer d’établir la liste de toutes les choses sur Terre. Ce que vous devez voir est le plan d’ensemble : si l’Amérique est aspirée par un siphon, Goldman Sachs a trouvé le moyen d’être ce siphon – une lacune extrêmement malheureuse dans le système capitaliste occidental, qui n’a jamais prévu que, dans une société qui se laisse passivement gouverner par le Marché libre et des élections libres, la rapacité organisée gagne toujours sur la démocratie désorganisée.
La puissance et le pouvoir sans précédent de la banque lui ont permis de transformer l’Amérique en une pompe à fric géante, manipulant pendant des années des secteurs économiques entiers, déplaçant ses pions quand tel ou tel marché s’effondre, et tout le temps se gorgeant de coûts cachés qui brisent des familles partout – prix du pétrole, taux des crédits à la consommation, fonds de pension à moitié mangés, licenciements massifs, futurs impôts pour rembourser les renflouages. Tout cet argent que vous perdez, il va quelque part et, au sens propre comme au figuré, il va à Goldman Sachs. Cette banque est une immense machine, hautement sophistiquée, pour convertir la richesse utile en la substance la moins utile, la plus gâchée qui soit – le pur profit d’individus déjà riches.
Ils réalisent cela en utilisant encore et toujours le même protocole. La formule est relativement simple : Goldman se place au milieu d’une bulle spéculative, vendant des investissements qu’ils savent être de la merde. Ils aspirent alors de vastes sommes des classes moyennes et basses de la société, avec l’aide d’un État invalide et corrompu qui leur permet de réécrire les règles en échange de quelques pourboires que la banque jette aux politiciens. À la fin, quand la bulle éclate, laissant des millions de citoyens ordinaires sur le carreau, ils recommencent tout le processus, venant à notre rescousse pour nous prêter avec intérêt notre propre argent, tout en se présentant comme des hommes désintéressés, juste une bande de chics types qui sont là pour aider la machine à tourner. Ils nous ont fait le même coup encore et encore depuis les années 1920 – et aujourd’hui, ils se préparent à le faire encore en créant ce qui pourrait bien être la plus grande et plus impudente bulle de tous les temps.
Si vous voulez comprendre comment nous sommes entrés dans cette crise financière, vous devez d’abord comprendre où tout l’argent est allé – et pour comprendre ça, vous devez comprendre comment Goldman s’est débrouillé dans le passé. C’est une histoire longue de cinq bulles exactement – y compris le pic du prix du pétrole l’an dernier, étrange et apparemment inexplicable. Il y eut beaucoup de perdants dans chacune de ces bulles, ainsi que dans le renflouage qui suivit. Mais Goldman n’était pas parmi eux.
Bulle n° 1 La grande Dépression
Goldman n’a pas toujours été le colosse de Wall Street, trop-gros-pour-faire-faillite, qu’il est devenu depuis longtemps. La banque a été fondée en 1869 par un immigrant allemand du nom de Marcus Goldman, qui l’a développée avec son gendre Samuel Sachs. Ils ont été les pionniers de l’utilisation du « papier commercial », ce qui est juste une façon chic de dire qu’ils ont fait de l’argent en prêtant à court terme à des emprunteurs occasionnels de Manhattan.
Vous pouvez probablement deviner l’évolution de Goldman dans ses 100 premières années : la courageuse banque, dirigée par des immigrants, gagne ses paris, se développe et se fait des tonnes de fric. Dans cette histoire ancienne, il n’y a vraiment qu’un épisode qui mérite l’intérêt, à la lumière des récents événements : la désastreuse incursion de Goldman dans la folie spéculative de Wall Street durant les années 1920, avant le crash.
Ce grand Hindenburg de l’histoire financière a quelques caractéristiques qui semblent familières. À l’époque, le principal instrument financier utilisé pour traire les investisseurs s’appelait un « investment trust[3] ». Semblables aux actuels fonds mutualisés, les trusts prenaient l’argent liquide des investisseurs, petits et grands, et (au moins en théorie) l’investissaient dans une palette de valeurs de Wall Street, mais les valeurs et leur montant étaient souvent cachés du public. Ainsi, un type normal pouvait investir 10 ou 100 $ dans un trust et se sentir comme un grand joueur. A peu près comme dans les années 1990, quand de nouveaux instruments tels que la spéculation intraday[4] ou la spéculation en ligne attirèrent des wagons de nouveaux pigeons qui s’imaginaient des caïds de la finance, les investment trusts attirèrent une nouvelle génération de types normaux dans le jeu spéculatif.
Débutant un processus qui se répètera encore et toujours, Goldman entra dans le jeu de l’investment trust tardivement, puis y plongea à fond et se goinfra. La première étape fut la Goldman Sachs Trading Corporation ; la banque émit un million d’actions à 100 $ pièce, acheta toutes ces actions avec son propre argent, puis en revendit 90 % à 104 $ à un public affamé. La Trading Corporation acheta alors sans relâche des actions, faisant monter les prix toujours plus haut. Finalement, elle se débarrassa d’une partie de ses avoirs et finança un nouveau trust, la Shenandoah Corporation, émettant des actions de ce fonds pour des millions de dollars – lequel à son tour finança encore un nouveau trust, la Blue Ridge Corporation. De cette façon, chaque investment trust servait de façade à une pyramide infinie d’investissements : Goldman se cachant derrière Goldman se cachant derrière Goldman. Sur les 7.250.000 actions initiales de Blue Ridge, 6.250.000 étaient en fait détenues par Shenandoah – laquelle, bien sûr, était en grande partie détenue par Goldman Trading.
Le résultat final (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?) était une guirlande d’argent emprunté, du genre délicieusement vulnérable à une baisse de performance en n’importe quel point de la chaîne. L’idée de base n’est pas difficile à voir : vous apportez un dollar et en empruntez neuf ; puis vous utilisez ces 10 $ pour en emprunter 90 ; puis ces 100 $ servent à emprunter et investir 900 $, tant que le public continue à prêter. Si le dernier trust de la chaîne commence à perdre de la valeur, vous n’avez plus l’argent nécessaire pour rembourser vos investisseurs et tout le monde est massacré.
Dans un chapitre intitulé « En Goldman Sachs nous croyons » de son livre The Great Crash, 1929, le célèbre économiste John Kenneth Galbraith prend les trusts Blue Ridge et Shenandoah comme des exemples classiques de la folie de l’endettement par effet de levier[5]. Les trusts, écrit-il, ont été une cause majeure du crack historique ; en dollars d’aujourd’hui, les pertes des banques s’élevèrent à 475 milliards. « On ne peut s’empêcher de s’émerveiller de l’inventivité qui a conduit à cette gargantuesque folie », observe Galbraith, comme un Keith Olbermann en tenue de soirée[6]. « Dans le domaine de la folie, l’échelle de celle-ci relève de l’Épopée. »
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 21 Aoû - 18:16
Spoiler:
Bulle n° 2 Les valeurs technologiques (la bulle de l’Internet)
Avance rapide d’environ 65 ans. Non seulement Goldman survécut au Crack [NdT : de 1929] qui balaya tant d’investisseurs qu’elle avait grugés, mais elle est devenue la principale mandatrice[7] des plus riches et puissantes compagnies du pays. Grâce à Sidney Weinberg, qui s’éleva du rang de concierge jusqu’à la tête de la firme, Goldman a été pionnière de l’introduction en bourse des sociétés, un des principaux et plus efficace moyen par lequel les sociétés lèvent de l’argent. Durant les décennies 1970 et 1980, Goldman n’était peut-être pas encore l’Etoile de la Mort dévoreuse de planètes, politiquement influente, qu’elle est devenue aujourd’hui, mais elle était déjà dans le haut du panier, avec la réputation d’attirer les plus brillants talents de Wall Street.
Étrangement, la banque avait la réputation de respecter la déontologie bancaire et d’avoir une approche patiente de l’investissement excluant le profit rapide ; ses cadres étaient entraînés à intégrer le mantra de la firme : « avide de long terme ». Un ancien banquier de Goldman qui a quitté la firme au début des années 1990, se souvient d’avoir vu ses supérieurs renoncer à une affaire très profitable sur la base qu’elle serait perdante sur le long terme. « Il nous est arrivé de rendre de l’argent à des grandes sociétés adultes qui voulaient mener des opérations non éthiques avec nous », dit-il. « Tout ce que nous avions fait était légal et honnête – mais notre crédo ``avide de long terme’’ nous imposait de ne pas faire tel profit si le prix collectif à payer était de nuire à la place financière. »
À cette époque, quelque chose se passa. Il est difficile de dire quoi exactement ; c’est peut-être le fait que le co-président de Goldman au début des années 1990, Robert Rubin, suivit Bill Clinton à la Maison Blanche où il dirigea le Conseil économique national et devint finalement le ministre des Finances[8]. Tandis que les médias américains tombaient amoureux de la paire de baby-boomers nichant à la Maison Blanche, des yuppies ayant eu 20 ansdans les années 60, il y eut aussi un franc béguin pour Rubin, qui fut présenté comme la plus brillante personne qui ait jamais existé, sans l’ombre d’un doute laissant Newton, Einstein, Mozart et Kant loin derrière.
Rubin était l’archétype même du banquier de Goldman. Il était probablement né dans un complet à 4.000 $, il avait sur le visage une expression qui semblait signifier « pardon d’être tellement plus intelligent que vous » et, tel un monsieur Spock, il ne semblait éprouver aucune émotion. Le seul sentiment humain qu’on aurait pu lui attribuer serait le cauchemar d’avoir à voyager en classe touriste. Il devint un cliché national que tout ce que Rubin pensait était le mieux pour l’économie – un phénomène qui atteint son apogée en 1999, quand Rubin fit la couverture du Time avec son adjoint aux Finances Larry Summers et le patron de la Fed[9], Alan Greenspan, sous le titre LE ComitÉ POUR SAUVER LE MONDE. Et « ce que pensait Rubin » essentiellement, c’était que l’économie américaine et en particulier les marchés financiers, étaient sur-règlementés et avaient besoin d’être libérés. Durant son passage aux Finances, la Maison Blanche de Clinton prit une série de mesures qui eurent des conséquences radicales sur l’économie mondiale – à commencer par l’échec complet de Rubin à contrôler son ancienne firme quand elle se lança dans sa première course folle aux profits immédiats et obscènes.
Le principe de l’escroquerie de la bulle Internet est très facile à comprendre, même pour les nuls en finance. Des sociétés, qui ne valaient guère plus que des idées trouvées sous l’influence du cannabis et écrites sur un coin de nappe par des fumeurs de joints attardés, furent introduites en bourse[10], leur promotion assurée par les médias et vendues au public pour des milliards. C’était comme si les banques, dont Goldman, avaient emballé dans un joli papier-cadeau des pastèques, les avaient lâchées du 50e étage tout en décrochant les téléphones pour les mettre aux enchères. Dans ce jeu, vous ne gagnez que si vous récupérez votre argent avant que la pastèque n’atteigne le trottoir.
Ça semble évident maintenant, mais ce que l’investisseur moyen ne savait pas à ce moment-là, c’est que les banques avaient changé les règles du jeu pour améliorer l’apparence de ces affaires. Elles avaient mis au point un système d’investissement à deux classes – une pour les initiés qui connaissaient les vrais chiffres et l’autre pour les profanes qui étaient invités à suivre des prix gonflés que les banques elles-mêmes savaient être irrationnels. Alors que l’ancien fonctionnement de Goldman était de profiter des changements législatifs, son innovation clé durant les années Internet a consisté à abandonner ses propres normes de contrôle de qualité.
« Depuis la Grande Dépression, il existait de strictes règles de mandatement financier que Wall Street suivait lors de l’introduction en bourse », dit le gérant d’un des premiers hedge-funds[11]. « La société doit exister depuis au moins 5 ans et elle doit avoir dégagé un bénéfice pendant au moins 3 années consécutives. Mais Wall Street a jeté ces règles à la poubelle ». Goldman a complété le rideau de fumée en gonflant les actions contrefaites : « leurs analystes disaient partout que Connerie.com valait 100 $ l’action ».
Le problème c’est que personne n’avait dit aux investisseurs que les règles avaient changé. « Tout le monde dans les banques savait », dit le gérant. « Il est absolument sûr que Bob Rubin connaissait les règles de l’introduction en bourse. Elles n’avaient pas bougé depuis les années 1930 ».
Jay Ritter, professeur de finances à l’Université de Floride, spécialiste des introductions en bourse, dit que les banques comme Goldman savaient parfaitement que de nombreuses sociétés qu’elles introduisaient en bourse ne feraient jamais un centime de bénéfice. « Au début des années 1980, les plus grandes banques exigeaient 3 années bénéficiaires. Puis, ça a été un an, puis un trimestre. Au moment de la bulle Internet, les banques ne demandaient même pas une prévision de rentabilité ».
Goldman a nié avoir changé les normes de l’introduction en bourse durant les années Internet, mais ses propres statistiques démentent son affirmation. Comme elle avait fait pour les investment trusts dans les années 1920, Goldman commença doucement les années Internet et finit surexcité. Après avoir introduit en bourse en 1996 une société peu connue, Yahoo !, Goldman devint ensuite rapidement le roi de l’introduction en bourse de l’ère Internet. Parmi les 24 sociétés que la banque introduisit en bourse en 1997, un tiers perdaient de l’argent au moment de l’introduction. En 1999, au sommet de la bulle, la banque introduisit en bourse 47 sociétés, parmi elles des mort-nées comme Webvan et eToys, des offres d’investissement qui ressemblaient beaucoup à Blue Ridge et Shenandoah. Dans les quatre premiers mois de l’année suivante, Goldman introduisit en bourse 18 sociétés dont 14 perdaient de l’argent à ce moment-là. Comme premier mandataire des actions Internet durant la bulle, Goldman produisit un résultat beaucoup plus volatile que ses concurrents : en 1999, les actions des sociétés introduites en bourse par Goldman montèrent de 281 % au dessus de leur prix d’introduction, comparé à une moyenne de 181 % pour Wall Street.
Comment Goldman réalisa-t-elle des résultats aussi extraordinaires ? Une réponse est qu’ils utilisèrent une pratique appelée « laddering[12] », ce qui n’est qu’un mot chic pour dire qu’ils ont manipulé les prix des actions offertes. Voici comment ça marche : disons que vous êtes Goldman Sachs et que la société Connerie.com vient vous voir pour vous demander de l’introduire en bourse. Vous vous mettez d’accord sur les conditions habituelles : vous évaluez l’entreprise, déterminez le nombre d’actions offertes au public et embarquez le PDG de Connerie.com en tournée pour papoter avec les investisseurs, tout ça pour une commission substantielle (typiquement 6 à 7 % du capital récolté). Vous promettez alors à vos meilleurs clients le droit d’acheter de gros paquets d’actions au prix d’introduction – disons que Connerie.com débute à un prix de 15 $ l’action – en échange de la promesse que ces clients achèteront encore d’autres actions plus tard, sur le marché. Cette exigence, apparemment innocente, vous donne une connaissance d’initié de l’évolution du prix de l’action, connaissance qui n’était pas partagée avec les couillons de traders banals, lesquels n’avaient que le prospectus pour se faire une idée. Vous savez que certains de vos clients qui ont acheté X actions à 15 $ vont aussi en acheter Y de plus à 20 ou 25 $, ce qui garantit pratiquement que le prix va monter jusqu’à 25 $ et au-delà. De cette façon, Goldman pouvait faire monter artificiellement le prix de l’action, ce qui, évidemment, profitait à la banque – une commission de 6 % sur 500 millions de dollars, c’est de l’argent.
Goldman fut poursuivi plusieurs fois par des actionnaires pour s’être livré au laddering à l’occasion de l’introduction en bourse de plusieurs sociétés Internet, dont Webvan et NetZero. Ces manœuvres frauduleuses attirèrent aussi l’attention de Nicholas Maier, manager de Cramer & Co., le hedge fund dirigé à l’époque par le maintenant célèbre animateur de télévision, cet enfoiré de Jim Cramer, lui-même un ancien de Goldman. Maier dit à la SEC[13] que, quand il travaillait pour Cramer entre 1996 et 1998, il a été forcé à plusieurs reprises de participer à des opérations de laddering pour les introductions en bourse de Goldman.
« D’après ce dont j’ai été témoin, Goldman était la pire délinquante », dit Maier. « Ils ont complètement nourri la bulle. Et c’est précisément ce genre de comportement qui a causé l’effondrement du marché. Ils ont bâti ces actions sur une base illégale – ont manipulé le prix à la hausse – et, vers la fin, ce sont les petits qui ont fini par acheter ». En 2005, Goldman accepta de payer 40 millions de dollars pour ses fraudes de laddering – une amende ridicule comparée aux énormes profits que la banque a réalisés. (Goldman, qui a nié avoir mal agi dans tous les procès qu’elle a arrêtés par une négociation, a refusé de répondre aux questions concernant cette histoire.)
Une autre pratique à laquelle Goldman s’est livrée durant la bulle Internet était le « spinning », mieux connu sous le nom de corruption. Dans ce cas, la banque offrait aux cadres dirigeants de la société mise en bourse des actions à un prix très préférentiel, en échange de leur clientèle future. Les banques qui pratiquaient le spinning sous-estimaient le prix initial d’introduction, s’assurant ainsi que ce prix bas, dont elles faisaient profiter les initiés, allait très probablement monter rapidement, apportant ainsi des gains immédiats aux cadres favorisés. Ainsi, au lieu de Connerie.com offert à 20 $, la banque approchait le PDG de Connerie.com et lui offrait un millions d’actions de sa propre société à 18 $ en échange de sa clientèle – avec comme effet de voler tous les nouveaux actionnaires de Connerie.com en détournant vers le compte privé du PDG des liquidités qui, sinon, seraient allées sur le compte de la société.
Dans un cas, on prétend que Goldman aurait ainsi offert plusieurs millions de dollars au PDG d’eBay Meg Whitman, lequel rejoignit plus tard le directoire de Goldman, en échange de la clientèle future d’eBay. D’après un rapport du comité des services financiers de la Chambre des représentants, Goldman a fait cette offre spéciale aux cadres dirigeants de 21 sociétés qu’elle a introduites en bourse, y compris le cofondateur de Yahoo ! Jerry Yang et deux des plus grands gredins de l’âge des scandales financiers – Dennis Kozlowski de Tyco et Ken Lay d’Enron. Goldman dénonça avec colère le rapport, le qualifiant de « flagrante distorsion des faits » - peu de temps avant de payer 110 millions de dollars pour mettre fin à une enquête sur le spinning et autres malversations lancée par les autorités de l’État de New York. « Le spinning lors des introductions en bourse n’était pas une peccadille sans importance », dit le procureur général de l’époque, Eliot Spitzer. « Au contraire, c’était une partie intégrante d’un schéma frauduleux destiné à gagner des parts du marché de la banque d’affaires. »
De telles pratiques ont contribué à faire de la bulle Internet un des plus grands désastres de l’histoire : quelques cinq mille milliards de dollars de richesse furent effacés sur le NASDAQ seulement. Mais le vrai problème n’est pas l’argent perdu par les actionnaires, c’est l’argent gagné par les banquiers d’affaires, qui reçurent de copieuses primes pour avoir faussé le marché. Au lieu d’avoir appris à Wall Street que les bulles finissent toujours par dégonfler, les années Internet ont démontré aux banquiers que, à l’âge du capital circulant librement et des sociétés financières privées, les bulles sont incroyablement faciles à créer et les primes individuelles sont en fait plus grosses quand la folie et l’irrationalité l’emportent.
Nulle part ceci n’a été plus vrai que chez Goldman. Entre 1999 et 2002, la firme a versé 28,5 milliards de dollars de primes – en gros une moyenne de 350.000 $ par an et par employé. Ces montants sont importants parce que l’héritage clé de la bulle Internet est que l’économie est maintenant conduite en grande partie par le maintien des énormes salaires et bonus que de telles bulles rendent possibles. Le mantra de Goldman, « avide de long terme », s’est évanoui quand le jeu est devenu toucher son chèque avant que la pastèque ne touche le trottoir.
Le marché n’était plus un lieu gouverné par la raison pour développer des entreprises rentables : il était devenu l’immense océan de l’argent des autres où les banquiers attiraient de vastes sommes par tous les moyens imaginables, pour essayer de convertir cet argent en bonus et salaires le plus vite possible. Vous avez fait du laddering et du spinning avec 50 introductions de sociétés Internet, et alors ? Le temps que la SEC vienne vous mettre une amende de 110 millions de dollars, le yacht que vous avez acheté avec vos bonus avait déjà 6 ans. De plus, vous n’étiez probablement plus chez Goldman à ce moment-là, en charge des finances du pays ou de l’État du New Jersey. (Un des moments vraiment comiques de l’histoire de l’effondrement de la bulle Internet fut quand le gouverneur du New Jersey Jon Corzine, qui dirigea Goldman de 1994 à 1999 et partit avec 320 millions de dollars grâce aux introductions en bourse, affirma en 2002 : « Je n’avais jamais entendu le terme laddering jusqu’à aujourd’hui. »)
Pour une banque qui paye 7 milliards de dollars par an en salaires, 110 millions d’amendes à payer 5 ans plus tard étaient rien moins que dissuasives – c’était une plaisanterie. Une fois que la bulle Internet avait éclaté, Goldman n’avait aucune incitation à réexaminer sa nouvelle stratégie de recherche du profit ; la banque chercha juste une autre bulle à gonfler. Il s’avéra que, en grande partie grâce à Rubin, une autre était prête.
Bulle n° 3 La vogue de l’immobilier
Le rôle de Goldman dans le désastre absolu que fut la bulle immobilière n’est pas difficile à retracer. Là aussi, la combine de base fut une dégradation des règles bancaires, bien que dans ce cas il ne s’agissait pas des règles d’introduction en bourse, mais de celles des prêts immobiliers. Maintenant, presque tout le monde sait que, pendant des décennies, les prêteurs exigeaient des emprunteurs qu’ils soient capables de fournir au moins 10 % d’apport personnel, qu’ils aient des revenus réguliers, une bonne côte de crédit ainsi qu’un vrai prénom et patronyme. Mais, à l’aube du nouveau millénaire, les prêteurs jetèrent subitement tout ce caca par la fenêtre et commencèrent à signer des prêts sur des serviettes en papier à des serveuses et d’ex-taulards ayant en poche cinq balles et une barre de Mars[14].
Rien de cela n’aurait été possible sans les banquiers d’affaires comme Goldman, qui créèrent des véhicules pour emballer ces adorables prêts et les vendre en masse à des compagnies d’assurance et des fonds de pension sans défiance. Ceci créa un marché de masse pour la dette toxique qui n’aurait jamais existé avant. Dans l’ancien temps, aucune banque n’aurait voulu avoir en portefeuille le prêt d’un quelconque ex-taulard camé, sachant la probabilité qu’il ne soit pas remboursé. En d’autres mots, vous ne pouvez signer de tels prêts que si vous avez quelqu’un à qui les vendre, quelqu’un qui ignore ce qu’ils sont en réalité.
Goldman utilisa deux méthodes pour dissimuler la saleté qu’ils vendaient. En premier lieu, ils ont fait des liasses de centaines de différents prêts immobiliers dans des instruments appelés CDO[15]. Ensuite, ils ont vendus aux investisseurs l’idée que, parce qu’une liasse de ces prêts se comporterait bien dans l’ensemble, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter trop des « adorables[16] ». Le CDO, dans son ensemble, était solide. Ainsi, les prêts notés comme des déchets ont été transformés en investissements notés AAA[17]. En second lieu, pour se couvrir contre le risque sur ses propres paris, Goldman obtint une assurance de compagnies comme AIG[18] – assurance connue sous le nom de CDS[19] – sur les CDO. Les CDS étaient fondamentalement un pari sur une course de chevaux entre AIG et Goldman : Goldman parie que les ex-taulards vont faire défaut sur leur prêt, AIG parie qu’ils le rembourseront.
Il y avait un seul problème avec ces affaires : toute leur mécanique était exactement le genre de spéculation dangereuse que les agences fédérales sont supposées refréner. Les produits financiers dérivés comme les CDO et les CDS avaient déjà provoqué une série de catastrophes financières : Procter & Gamble et Gibson Greetings y perdirent tous deux des fortunes. En Californie, le comté d’Orange fut forcé de se déclarer en cessation de paiement en 1994. Cette année-là, un rapport du bureau de comptabilité du Gouvernement[20] recommandait de réglementer strictement ce type d’instruments financiers – et, en 1998, la présidente de la commission des transactions à terme sur les matières premières[21] [CFTC], Brooksley Born, confirma cette recommandation. En mai 1998, elle écrivit une lettre à l’administration Clinton et aux dirigeants économiques suggérant que les banques soient tenues de fournir plus de détails sur le négoce des dérivés et qu’elles soient aussi tenues de faire des provisions pour amortir les pertes.
Plus de règlementation n’était pas exactement ce que Goldman avait en tête. « Les banques sont furieuses – elles veulent bloquer la réforme », dit Michael Greenberger, qui travaillait pour Born comme directeur des marchés et des transactions financières à la CFTC et qui est maintenant professeur de droit à l’université du Maryland. « Greenspan, Summers, Rubin et [le patron de la SEC Arthur] Levitt veulent aussi la bloquer. »
Cette bande des quatre de Clinton régnant sur l’économie – « spécialement Rubin », selon Greenberger – convoqua Born pour une réunion et ils plaidèrent leur cause. Malgré cela, Born refusa de faire machine arrière et continua à demander une meilleure règlementation des dérivés. Aussi, en juin 1998, Rubin dénonça publiquement la position de Born, recommandant finalement que la CFTC soit privée de son pouvoir de règlementation. En 2000, le dernier jour de sa législature, le Congrès adopta la – maintenant fameuse – loi de modernisation des transactions à terme sur les matières premières[22], loi qui fut insérée à la dernière minute dans un collectif budgetaire de plus de 1000 pages, avec presqu’aucun débat au Sénat. Les banques étaient maintenant libres d’échanger des CDS en toute impunité.
Mais l’histoire ne se termina pas là. En 2000, AIG, le principal fournisseur de CDS, approcha le département des assurances de l’État de New York pour lui demander si les CDS seraient règlementés en tant qu’assurances. À l’époque, le bureau des assurances était dirigé par Neil Levin, un ancien vice-président de Goldman. Celui-ci décida que les CDS ne seraient pas règlementés. Devenue libre d’émettre des CDO et d’acheter des CDS autant qu’elle voulait, Goldman se jeta frénétiquement dans le marché du prêt immobilier. En 2006, à l’apogée de la bulle, Goldman avait émis pour 76,5 milliards de dollars de produits dérivés basés sur des prêts immobiliers – un tiers de ces prêts étant des subprime -, la plus grande part de ces produits étant vendue à des investisseurs institutionnels comme des fonds de pension et des compagnies d’assurance. Et, dans ces émissions massives, il y avait de vastes marécages de merde.
Prenons une émission de cette année-là, GSAMP Trust 2006-S3 pour 494 millions de dollars. De nombreux prêts correspondaient à un second emprunt par les emprunteurs et leur capital moyen ne valait que 0,71 % de leur emprunt. De plus, 58 % des prêts étaient peu ou pas documentés – pas de nom de l’emprunteur, pas d’adresse, juste le code postal. Malgré cela, les deux principales agences de notation, Moody’s et Standard & Poor’s, donnèrent à 93 % de l’émission la note « qualité pour investisseur »[23]. Moody’s prédisait que moins de 10 % des prêts feraient défaut. En réalité, 18 % furent en défaut de paiement dans les 18 mois.
Mais Goldman n’était pas exposée au risque. La banque pouvait acheter ces prêts affreux, complètement irresponsables, à des firmes pires que des gangsters comme Countrywide et les revendre à des municipalités et des retraités – des vieux, bon sang ! – en affirmant que ce n’était pas la pire bouse de vache qu’on ait jamais vue. Mais tout en faisant cela, la banque prenait des positions à la baisse sur ce marché. En clair, elle pariait contre la merde qu’elle-même vendait. Pire encore, Goldman s’en félicitait publiquement. « Le secteur du prêt immobilier continue à être faible », se vantait David Viniar, responsable financier de la banque, « en conséquence, nous avons subi des pertes sur nos positions acheteuses… Cependant, notre gestion du risque sur ce marché consistait à être baissier et notre position nette vendeuse a été bénéficiaire ». En d’autres termes, les dérivés de prêts immobiliers que Goldman vendait étaient pour les crétins. On ne pouvait gagner de l’argent qu’en pariant contre ces mêmes prêts immobiliers.
« Voilà jusqu’où ces salopards ont osé aller », dit le gérant d’un hedge fund. « Au moins, avec les autres banques, vous pouviez dire qu’elles étaient seulement stupides – elles croyaient à ce qu’elles vendaient et elles ont implosé avec la bulle. Goldman savait ce qu’elle faisait ». Je demande au gérant comment il se peut que vendre quelque chose et parier contre – surtout si vous en savez plus sur les faiblesses des produits que le client – ne soit pas considéré à un délit d’initié.
« C’est exactement un délit d’initié », dit-il, « c’est le cœur même du délit d’initié ».
Finalement, de nombreux investisseurs fâchés se sont regroupés. Après l’éclatement de la bulle immobilière, comme une répétition virtuelle de la bulle Internet, Goldman fut touché par une vague de procès, dans lesquels la banque fut accusée d’avoir caché l’information pertinente sur la qualité des prêts immobiliers qu’elle émettait. Les autorités de l’État de New York poursuivent Goldman ainsi que 25 autres courtiers pour avoir vendu des liasses des prêts merdeux de Countrywide à des fonds de pension de fonctionnaires, lesquels ont perdu 100 millions de dollars sur leur investissement. Le Massachusetts aussi a enquêté sur Goldman pour les mêmes raisons, agissant au nom de 714 détenteurs de prêts prédateurs. Mais cette fois encore, Goldman s’en est sortie pratiquement indemne, écartant les menaces en acceptant de payer une somme dérisoire, 60 millions de dollars – environ ce que son département des CDO gagnait en un jour et demi pendant le boom immobilier.
Les conséquences de la bulle immobilière sont toutes bien connues – elle a conduit, plus ou moins directement, à l’effondrement de Bear Stearns, Lehman Brothers et AIG, dont le portefeuille toxique de CDS était composé, pour une part significative, d’assurances que des banques comme Goldman avaient achetées pour couvrir le risque de leur propre portefeuille immobilier. En fait, au moins 13 milliards de dollars d’argent public, donnés à AIG pour son renflouage, sont allés à Goldman, ce qui signifie que la banque a gagné deux fois sur la bulle immobilière : elle a d’abord arnaqué les investisseurs qui ont acheté ses CDO pourris en pariant contre ses propres produits merdeux, puis elle s’est retournée et a arnaqué le contribuable en le faisant payer ces mêmes paris.
Et de nouveau, tandis que le monde s’effondrait autour de la banque, Goldman s’assura que tout irait très bien du côté des rémunérations. En 2006, le montant des rémunérations grimpa à 16,5 milliards de dollars – une moyenne de 622.000 $ par employé. Comme l’expliqua un porte-parole de Goldman, « Nous travaillons très dur ici ».
Mais le meilleur était encore à venir. Tandis que l’effondrement de la bulle immobilière expédia la plupart du monde financier vers la sortie ou la prison, Goldman doubla la mise – et, presque seul, créa encore une autre bulle, une dont le monde ignore encore que la firme y est impliquée.
Bulle n° 4 4 $ le gallon
Au début de 2008, le monde financier était en plein désarroi. Wall Street avait passé les 25 dernières années à provoquer un scandale après l’autre, ce qui ne laissait pas grand-chose à vendre qui ne fût avarié. Les termes junk bond[24], IPO, subprime mortgage[25] et autres mets financiers qui furent en vogue un temps, étaient maintenant fermement associés à des escroqueries dans l’esprit du public. Les termes CDS et CDO allaient bientôt les rejoindre. Les marchés de crédit étaient en crise et le mantra qui avait sous-tendu l’économie fantasmatique des années Bush – la croyance que les prix de l’immobilier ne baissent jamais – n‘était plus qu’un mythe effondré, laissant Wall Street réclamer à grand cris un nouveau paradigme de connerie à lancer.
Où aller ? Avec un public réticent à mettre de l’argent dans quoi que ce soit qui ressemble à un investissement papier, la Street déménagea en douce le casino vers le marché des matières premières physiques[26] – les trucs que vous pouvez toucher : maïs, café, cacao, blé et, avant tout, les matières premières énergétiques, surtout le pétrole. En conjonction avec la baisse du dollar, la restriction du crédit[27] et l’effondrement de l’immobilier provoquèrent une « fuite vers les matières premières »[28]. En particulier, le prix du pétrole à terme[29] est monté en flèche, le baril passant de 60 $ mi-2007 à un plus haut de 147 $ à l’été 2008.
Cet été là, tandis que la campagne présidentielle montait en puissance, la raison donnée pour expliquer la montée du prix de l’essence jusqu’à 4,11 $ le gallon[30] était que le monde faisait face à un problème d’approvisionnement en pétrole. Dans un classique exemple de la façon dont Républicains et Démocrates répondent aux crises par de féroces polémiques sur des points stupides et hors-sujet, John McCain prétendait que mettre fin au moratoire sur l’exploitation en mer[31] serait « très utile à court terme », tandis qu’Obama, en bon yuppie libéral, défendait l’idée qu’un investissement fédéral dans la voiture hybride était la solution.
Mais tout était mensonger. Il est vrai que la production pétrolière globale va finir par s’épuiser, mais la production à court terme était en fait en augmentation. Selon l’administration pour l’information sur l’énergie[32], dans les six mois qui ont précédé l’envolée des prix, l’offre mondiale de pétrole était passée de 85,24 millions de barils par jour à 85,72 millions. Sur la même période, la demande avait chuté de 86,82 millions de barils par jour à 86,07 millions. Non seulement l’offre à court-terme avait augmenté, mais la demande avait baissé – ce qui, en termes économiques classiques, aurait dû faire baisser les prix à la pompe.
Alors d’où provenait l’énorme hausse des prix du pétrole ? Devinez. Évidemment, Goldman a été aidé – il y avait d’autres joueurs dans le marché des matières premières physiques - mais la cause initiale a tout à voir avec le comportement d’un petit nombre de puissants acteurs déterminés à transformer en casino spéculatif ce marché qui avait été, jusque-là, sérieux. Goldman procéda en convaincant des fonds de pension et d’autres grands investisseurs institutionnels d’investir dans le marché à terme du pétrole[33] – en acceptant d’acheter du pétrole à un certain prix à une date fixée à l’avance. L’initiative transforma la nature du pétrole : d’une matière première rigidement soumise à la loi de l’offre et de la demande, il devint un objet de paris, comme les actions. Entre 2003 et 2008, le volume d’argent spéculatif dans les matières premières passa de 13 milliards à 317 milliards de dollars, un accroissement de 2.300 %. En 2008, un baril de pétrole changeait de main, sur le papier, 27 fois en moyenne avant d’être livré et consommé.
Comme c’est souvent le cas, il existait une loi, datant de la Grande Dépression, pour empêcher spécifiquement ce genre de choses. Le marché des matières premières était d’abord destiné à aider les agriculteurs. Un cultivateur préoccupé par une éventuelle future baisse des prix pouvait signer un contrat de vente de son maïs à un certain prix, pour une livraison plus tard ; grâce à cela, il lui était moins utile de stocker lui-même sa récolte. Quand personne n’achetait du maïs, l’agriculteur pouvait vendre à un intermédiaire appelé « spéculateur traditionnel », lequel stockait le grain pour le vendre plus tard, quand la demande était plus forte. De cette façon, il y avait toujours quelqu’un pour acheter à l’agriculteur, même quand le marché n’avait pas besoin, temporairement, de sa récolte.
Cependant, en 1936, le Congrès reconnu qu’il ne devait jamais il y avoir plus de spéculateurs dans ce marché que de producteurs et de consommateurs. Si cela arrivait, les prix seraient alors affectés par autre chose que l’offre et la demande et la manipulation des cours s’ensuivrait. Une nouvelle loi donna le pouvoir à la CFTC[34] – le même organisme qui tenta vainement plus tard de règlementer les CDS – d’imposer des limites aux opérations spéculatives sur les matières premières. Grâce à la supervision de la CFTC, la paix et l’harmonie régna sur les marchés de matières premières pendant plus de 50 années.
Tout cela changea en 1991 quand, à l’insu de presque tout le monde, J. Aron, une filiale de Goldman spécialisée dans le négoce des matières premières, écrivit à la CFTC en utilisant un argument inhabituel. Les agriculteurs possédant de gros stocks de maïs, argumentait Goldman, n’étaient pas les seuls qui avaient besoin de se couvrir contre le risque de baisse des prix – les négociants de Wall Street qui font de gros paris sur le prix du pétrole avaient, eux aussi, besoin de se couvrir contre leur risque, parce que, eh bien, eux aussi risquaient de perdre beaucoup d’argent.
C’était vraiment n’importe quoi – la loi de 1936, rappelez-vous, avait été écrite pour faire spécifiquement la distinction entre les négociants qui achetaient et vendaient une marchandise réelle, tangible et ceux qui traitaient seulement du papier. Mais la CFTC, étonnamment, accepta l’argument. Elle donna à la banque un laissez-passer, appelé « exemption pour couverture de bonne foi »[35], permettant à la filiale de Goldman de se prétendre négociant de matières premières réelles et d’échapper ainsi à toutes les limites imposées aux spéculateurs. Dans les années qui ont suivi, la commission accorda discrètement des exemptions à 14 autres compagnies.
Goldman et d’autres banques étaient alors devenues libres d’attirer plus d’investisseurs dans les marchés de matières premières, permettant aux spéculateurs de faire des paris de plus en plus gros. Cette lettre de Goldman en 1991 conduisit plus ou moins directement à la bulle pétrolière de 2008, quand le nombre des spéculateurs sur le marché – motivés par la crainte de la chute du dollar et l’effondrement de l’immobilier – submergea finalement producteurs et consommateurs. En 2008, les trois quarts au moins de l’activité sur les marchés de matières premières était spéculative, selon un employé du Congrès qui a étudié les chiffres – et ce chiffre est probablement sous-évalué. Vers le milieu de l’été 2008, malgré une offre en hausse et une demande en baisse, nous payions 4 $ le gallon chaque fois que nous nous arrêtions à la pompe.
Ce qui est encore plus stupéfiant c’est que la lettre d’exemption à Goldman, ainsi que la plupart de celles qui ont suivi, furent données plus ou moins en secret. « J’étais le chef de la division des marchés et Brooksey Born était la patronne de la CFTC », dit Greenberger, « et ni elle ni moi ne connaissions l’existence de cette lettre ». En fait, les lettres ne furent connues que par accident. L’année dernière, un employé du comité pour l’énergie et le commerce de la Chambre[36] se trouvait à une réunion quand des officiels de la CFTC firent une référence impromptue aux exemptions.
« J’avais été invité à une réunion que la commission organisait sur l’énergie », raconte l’employé, « et, soudain, au milieu de la réunion, ils commencent à dire ``Ouais, nous écrivons ces lettres depuis des années maintenant’’. J’ai levé la main et dit ``Vraiment ? Vous avez écris une lettre ? Puis-je la voir ?’’ Ils firent des ``Hum, hum’’ d’embarras, la discussion tourna en rond un moment et à la fin, ils ont dit ``Il nous faut l’accord de Goldman Sachs’’. J’ai demandé ``Qu’est-ce que vous voulez dire par `demander l’accord de Goldman Sachs ?’’’ »
La CFTC cita un règlement qui interdisait de communiquer toute information concernant la position courante d’une société sur le marché. Mais la demande de l’employé concernait une lettre écrite 17 ans plus tôt. Elle n’avait plus aucun rapport avec la position courante de Goldman. De plus, l’article 7 de la loi de 1936 sur les matières premières donne au Congrès le droit d’obtenir de la CFTC toute l’information qu’il veut. Pourtant, dans une parfaite illustration de la mainmise totale de Goldman sur le gouvernement, la CFTC attendit l’accord de la banque avant de transmettre la lettre.
Armée de son exemption à moitié secrète conférée par le gouvernement, Goldman était devenu l’architecte en chef d’une gigantesque salle de paris. Son Goldman Sachs Commodities Index – indice qui suit les prix des 24 principales matières premières, mais dans lequel le pétrole est surpondéré – devint le lieu où les fonds de pension, les compagnies d’assurance et d’autres investisseurs institutionnels pouvaient placer des paris massifs à long terme sur les prix des matières premières. Tout aurait été très bien s’il n’y avait eu quelques petits problèmes. L’un de ces problèmes était que les spéculateurs sur indice font surtout des paris à la hausse[37] et rarement sur la baisse[38]. Si ce type de comportement est bon pour un marché d’actions, il est désastreux pour les matières premières, parce qu’il fait continuellement monter les prix. « Si les spéculateurs sur l’indice avaient aussi pris des positions à la baisse comme à la hausse, vous auriez vu les prix monter et descendre », dit Michael Masters, gérant d’un hedge fund qui a contribué à révéler le rôle des banques d’affaires dans la manipulation du prix du pétrole. « Mais ils poussent les prix dans une seule direction : vers le haut. »
Pour aggraver encore le problème, Goldman elle-même a utilisé toute sa puissance pour encourager la hausse du prix du pétrole. Arjun Murti, un analyste de Goldman, salué comme un « oracle du pétrole » par le New York Times, prédit un « super pic », pronostiquant un prix du baril à 200 $. Dans le même temps, Goldman était lourdement investie dans le pétrole, à travers sa filiale J. Aron ; la banque possédait aussi une part d’une des plus grandes raffineries dans le Kansas, où elle stockait le brut qu’elle achetait et vendait. Bien que l’offre de pétrole suivît la demande, Murti lançait en permanence des alertes de pénurie mondiale de pétrole, allant jusqu’à révéler publiquement qu’il possédait deux voitures hybrides. Le prix élevé, prétendait la banque, est d’une certaine façon la faute de ce cochon de consommateur américain. En 2005, les analystes de Goldman répétaient qu’on ne saurait pas quand le prix allait cesser de monter tant qu’on ne saurait pas « quand les consommateurs américains arrêteront d’acheter des SUV[39] gouffres à essence et chercheront des alternatives moins gourmandes. »
Mais ce n’était pas la consommation réelle de pétrole qui faisait monter les prix – c’était le négoce du pétrole papier. À l’été 2008, les spéculateurs sur les matières premières avaient acheté et empilé assez d’options sur le pétrole[40] pour remplir 1,1 milliards de barils de pétrole ; ce qui signifie que les spéculateurs possédaient plus de pétrole à terme, sous forme papier, qu’il n’y avait de pétrole physique stocké dans toutes les cuves de stockage du pays, y compris celles de la Réserve Stratégique[41]. C’était une répétition à la fois de la bulle Internet et de la bulle immobilière, quand Wall Street faisait exploser les profits du jour en vendant à des idiots des parts d’un avenir fantasmatique où les prix monteraient éternellement.
Dans ce qui était devenu un processus douloureusement familier, la pastèque du pétrole frappa brutalement le trottoir durant l’été 2008, causant une perte massive de richesse ; le prix du brut plongea de 147 $ à 33 $[42]. À nouveau, les grands perdants étaient des gens ordinaires. Les retraités, dont les fonds de pension avaient investi dans cette merde, furent massacrés : CalPERS[43], le fonds de pension des fonctionnaires de Californie, avait 1,1 milliard de dollars investi dans les matières premières quand la chute arriva. Et les dégâts ne provenaient pas que du pétrole. Gonflés par la bulle des matières premières, les prix alimentaires provoquèrent des catastrophes sur toute la planète, réduisant à la famine environ 100 millions de personnes et allumant des émeutes de la faim dans tout le tiers-monde.
Aujourd’hui, le prix du pétrole monte à nouveau : il a pris 20 % au mois de mai et a, jusqu’à présent, doublé cette année. À nouveau, le problème n’est pas l’offre et la demande. « L’offre de pétrole est au plus haut des 20 dernières années », dit Bart Stupak, député démocrate du Michigan, membre du comité sur l’énergie de la Chambre. « La demande est au plus bas des 10 dernières années. Et pourtant, le prix est à la hausse. »
Quand on lui demande pourquoi les politiciens continuent à rabâcher des choses comme forer de nouveaux puits ou les voitures hybrides, alors que l’offre et la demande ne sont pas la cause du prix élevé, Stupak secoue la tête. « Je pense qu’ils ne comprennent pas très bien le problème », dit-il. « Vous ne pouvez pas l’expliquer en 30 secondes, donc les politiciens l’ignorent. »
Bulle n° 5 La magouille du renflouage
Après l’implosion de la bulle pétrolière à l’automne 2008, il n’y avait plus de nouvelle bulle pour faire ronronner la machine – cette fois, l’argent semble vraiment parti, comme dans une dépression mondiale. Le safari financier a donc déménagé ailleurs et le gros gibier de la chasse a été le seul tas de capital restant, bête et non gardé : l’argent des impôts. C’est ici, dans le plus grand renflouage de l’Histoire, que Goldman Sachs a vraiment commencé à montrer ses muscles.
Ça a débuté en septembre 2008, quand le ministre des finances d’alors, Paulson, prit une série de décisions essentielles. Bien qu’il ait déjà organisé le renflouage de Bear Stearns quelques mois auparavant et qu’il ait aussi renfloué les prêteurs quasi-privés Fannie Mae et Freddie Mac, Paulson choisit de laisser Lehman Brothers – un des derniers concurrents réels de Goldman – s’effondrer sans intervention. (« Le statut de super héros de Goldman resta intact », dit l’analyste du marché Eric Salzman, « et un concurrent dans la banque d’affaires, Lehman, disparaissait. ») Le lendemain même, Paulson donna le feu vert au renflouage massif – 85 milliards de dollars – d’AIG, lequel se retourna immédiatement et paya à Goldman 13 milliards de dollars qu’il lui devait[44]. Grâce au sauvetage, la banque finit donc par être payée en totalité pour ses mauvais paris. Par contraste, les retraités de l’industrie automobile qui attendent le renflouage de Chrysler auront de la chance s’ils reçoivent 50 cents sur chaque dollar qui leur est dû.
Immédiatement après le renflouage d’AIG, Paulson annonça le sauvetage de l’industrie financière par le gouvernement fédéral, un plan de 700 milliards de dollars appelé le TARP[45], « programme de soulagement des avoirs en déshérence » et plaça un banquier de Goldman, Neel Kashkari, âgé de 35 ans et jusqu’alors inconnu, en charge de gérer ce fonds. Afin de profiter de l’argent du sauvetage, Goldman annonça qu’elle se transformait en une holding bancaire, cette conversion lui donnait accès non seulement à 10 milliards de dollars du TARP, mais aussi à toute une galaxie de financements publics moins voyants – notamment des prêts à taux réduits de la Réserve Fédérale. Fin mars 2009, la Fed aura prêté ou garanti au moins 8.700 milliards de dollars, pour une série de nouveaux renflouages – et grâce à une obscure loi autorisant la Fed à refuser la plupart des audits du Congrès, les montants versés et leurs bénéficiaires demeurent presqu’entièrement secrets.
Se convertir en holding bancaire présente également d’autres avantages : l’organisme chargé du contrôle de Goldman est maintenant la Réserve fédérale de New York, dont le président au moment de l’annonce de la conversion était Stephen Friedman, un ancien co-président de Goldman Sachs. Friedman violait les principes de la Réserve fédérale en conservant son poste chez Goldman alors qu’il était supposé contrôler la banque. Pour régler le problème, il demanda et obtint du gouvernement une exonération pour conflit d’intérêts. Friedman devait aussi se débarrasser de ses actions de Goldman après que la banque soit devenue une holding[46], mais, grâce à l’exonération, il fut autorisé à acquérir 52.000 actions supplémentaires de son ancienne banque, ce qui le rendit plus riche de 3 millions de dollars. Friedman quitta son poste en mai 2009, mais l’homme qui est maintenant responsable du contrôle de Goldman – le président de la Fed de New York William Dudley – est encore un ancien de Goldman.
Le message global de tout ceci – le renflouage d’AIG, l’approbation immédiate de la conversion en holding bancaire, les fonds du TARP – est que quand il s’agit de Goldman Sachs, il n’est plus question de marché libre. Le gouvernement pourrait laisser d’autres joueurs du marché mourir, mais il ne laissera tout simplement pas Goldman échouer, en aucun cas. Son emprise sur le Marché est soudain devenue une déclaration publique de privilège suprême. « Dans le passé, c’était un avantage implicite », dit Simon Johnson, professeur d’économie au MIT[47] et ancien officiel du Fonds monétaire, qui compare le renflouage au capitalisme de copinage qu’il a vu dans les pays du tiers-monde. « Maintenant, c’est plus un avantage explicite. »
Une fois les renflouages en place, Goldman retourna immédiatement aux affaires habituelles, rêvant à des schémas toujours plus alambiqués pour nettoyer la carcasse américaine de son capital mal gardé. Un de ses premiers actes de la période d’après renflouage a été de repousser discrètement le calendrier qu’elle suit pour annoncer ses résultats, essentiellement pour effacer de ses comptes décembre 2008 et ses pertes de 1,3 milliard de dollars avant impôt. En même temps, la banque annonça un profit hautement suspect de 1,8 milliards de dollars pour le premier trimestre 2009 – profit qui incluait apparemment une grosse part d’argent payé par les contribuables via le renflouage d’AIG. « Ils ont complètement truqué les résultats du premier trimestre », dit un gérant de hedge fund. « Ils ont caché les pertes dans le mois orphelin et appelé bénéfice l’argent du renflouage. »
Deux chiffres de plus ressortent de ce stupéfiant retournement au premier trimestre 2009. La banque a payé la somme incroyable de 4,7 milliards de dollars en bonus et primes, soit une augmentation de 18 % par rapport au premier trimestre 2008. Elle a aussi levé 5 milliards de dollars par émission de nouvelles actions juste après avoir publié son résultat trimestriel. Considérés ensemble, ces deux chiffres montrent que, au bout du compte, Goldman a emprunté pour payer 5 milliards de dollars de primes à ses cadres, et cela au beau milieu d’une crise économique mondiale qu’elle a contribué à provoquer, usant d’artifices comptables douteux pour embobiner des investisseurs, quelques mois à peine après avoir reçu des milliards des contribuables.
Encore plus stupéfiant, Goldman fit tout ça juste avant que le gouvernement n’annonce les résultats de son nouveau « test de stress » pour les banques cherchant à rembourser l’argent du TARP – ce qui suggère que Goldman savait exactement ce qui allait arriver. Le gouvernement essayait de planifier soigneusement les remboursements pour tenter de prévenir de futurs problèmes dans les banques qui ne pourraient pas rembourser immédiatement. Mais Goldman balaya ces préoccupations, étalant effrontément son statut d’initié. « Ils semblaient connaître tout ce dont ils avaient besoin avant que le test de stress ne sorte, contrairement à tous les autres qui devaient attendre la sortie du test », dit Michael Hecht, directeur de gestion chez JMP Securities. « Le gouvernement vint déclarer ``Pour rembourser le TARP, vous devez avoir émis de la dette à 5 ans qui ne soit pas assurée par le FDIC[48] – ce que Goldman venait de faire une semaine ou deux plus tôt. »
Et voici le coup de grâce. Après avoir joué un rôle central dans quatre bulles catastrophiques, après avoir contribué à faire disparaître du NASDAQ 5.000 milliards de dollars de richesse, après avoir refilé des milliers de prêts immobiliers toxiques à des retraités et des municipalités, après avoir contribué à pousser le prix de l’essence jusqu’à 4 $ le gallon et provoqué la faim de 100 millions de personnes dans le monde, après avoir mis la main sur des dizaines de milliards de dollars des contribuables à travers une série de renflouages gérés par son ancien PDG, combien Goldman Sachs rendit au peuple des États-Unis en 2008 ?
Quatorze millions de dollars.
C’est ce que la firme a payé en 2008, un taux effectif d’imposition d’exactement un, vous lisez bien, un pourcent. La banque a payé 10 milliards de dollars en primes et bonus la même année et a fait un bénéfice de plus de 2 milliards de dollars – pourtant, elle a payé au Trésor moins d’un tiers de ce qu’elle a casqué à son PDG Lloyd Blankfein, qui a reçu 42,9 millions de dollars l’année dernière.
Comment est-ce possible ? Selon le rapport annuel de Goldman, le faible niveau d’impôts est dû en grande partie à des changements dans la « répartition géographique des profits ». En d’autres mots, la banque a déplacé son argent de manière à ce que ses profits soient situés dans des pays étrangers ayant de faibles taux d’imposition. Parce que notre système d’imposition des grandes sociétés est complètement foutu, des sociétés comme Goldman peuvent expédier leurs revenus dans des paradis fiscaux et reporter indéfiniment les impôts sur ces revenus, même si elles réclament par avance des déductions sur ces mêmes revenus non imposés. C’est pourquoi n’importe quelle grande société avec un expert-comptable qui soit à jeun au moins de temps en temps, peut, en général, trouver une façon de réduire à zéro ses impôts. En fait, un rapport du bureau de Comptabilité du gouvernement[49] a trouvé qu’entre 1998 et 2005, environ deux tiers de toutes les grandes sociétés opérant aux États-Unis n’y ont payé aucun impôt.
C’est un scandale qui justifierait une levée de fourches – mais je ne sais comment, quand Goldman publia son imposition d’après le renflouage, c’est à peine si quelqu’un le commenta. Un des peu nombreux qui remarquèrent le scandale fut le représentant Llyod Doggett, un Démocrate du Texas qui siégea au comité des moyens et solutions[50] de la Chambre. « Tandis que la main droite mendie l’argent du renflouage », dit-il, « la gauche le cache dans des paradis fiscaux ».
Bulle n° 6 Le réchauffement global
Avance rapide jusqu’à aujourd’hui. Nous sommes début juin à Washington D.C., Barack Obama, un jeune politicien populaire dont le plus important contributeur privé à sa campagne électorale fut une banque d’affaires du nom de Goldman Sachs – ses employés ont donné quelques 981.000 $ pour sa campagne – occupe la Maison Blanche. Ayant navigué sans encombre dans le champ de mines politique de l’ère du renflouage, Goldman est à nouveau retournée à ses affaires habituelles, cherchant des failles dans un nouveau marché créé par le gouvernement, avec l’aide d’un nouveau groupe d’anciens de la banque occupant des positions clé au gouvernement.
Hank Paulson et Neel KashKari sont partis ; à leur place se trouvent le directeur du cabinet des Finances Mark Patterson et le patron du CFTC Gary Gensler, tous deux anciens de Goldman (Gensler était le co-directeur financier de la firme). Et à la place des dérivés de crédit ou des CDO ou des options sur le pétrole, les crédits de carbone sont le nouveau jeu à la mode – un marché de mille milliards de dollars en plein essor, qui existe encore à peine, mais qui existera si le Parti Démocrate, qui a reçu 4.452.585 $ de ce marché lors de la dernière élection, se débrouille pour créer une nouvelle bulle de matières premières qui fera trembler la Terre, déguisée en « plan environnemental » appelé cap-and-trade[51].
Le nouveau marché des crédits de carbone est une répétition virtuelle du casino des matières premières qui a été si bon pour Goldman, sauf qu’il a une savoureuse nouvelle particularité : si le plan avance comme attendu, la montée des prix sera imposée par le gouvernement. Goldman n’aura même pas à truquer le jeu. Il le sera dès le départ.
Voici comment ça marche : si la loi passe, pour les usines et installations fonctionnant au charbon, les distributeurs de gaz naturel et de nombreuses autres industries, il y aura des limites sur les émissions de carbone (dioxyde de carbone, gaz à effet de serre) qu’elles peuvent produire chaque année. Si une société dépasse son quota, elle pourra acheter des « allocations » ou crédits à d’autres sociétés qui ont produit moins d’émissions de carbone. Le président Obama estime qu’au minimum 646 milliards de dollars de crédits de carbone seront mis aux enchères dans les sept premières années. Un de ses principaux conseillers économiques prédit que le chiffre réel sera deux, voire trois fois plus élevé.
La particularité de ce plan qui lui confère un attrait spécial pour les spéculateurs, c’est que le contingent[52] sera continuellement diminué par le gouvernement, ce qui signifie que les crédits de carbone deviendront, année après année, de plus en plus rares. Il s’agit donc d’un marché tout à fait inédit, où il est garanti que la matière première négociable verra son prix monter au cours du temps. Le volume en valeur de ce nouveau marché s’élèvera jusqu’à dépasser mille milliards de dollars par an. Pour comparaison, le chiffre d’affaires combiné de toutes les compagnies d’électricité aux États-Unis est de 320 milliards de dollars par an.
Goldman veut cette loi. Le plan est (1) d’entrer sur terrain d’une législation qui change de paradigme, (2) de s’assurer que la banque aura bien la part rentable de cette législation et (3) de s’assurer que cette part sera une grosse part. Goldman a commencé à faire pression pour l’adoption du cap-and-trade il y a longtemps, mais les choses n’ont vraiment décollé que l’année dernière, quand la firme a dépensé 3,5 millions de dollars pour du lobbying sur les questions climatiques (un de leurs lobbyistes à ce moment était Patterson, maintenant directeur du cabinet des Finances). En 2005, quand Hank Paulson était PDG de Goldman, il participa personnellement à la rédaction de la politique environnementale de la banque, un document qui contient des éléments surprenants pour une firme qui, dans tous les autres domaines, a été constamment opposée à toute règlementation gouvernementale. Le rapport de Paulson défendait l’idée que « l’action volontaire seule ne peut résoudre le problème du changement climatique ». Quelques années plus tard, le chef du secteur carbone de la banque, Ken Newcombe, soutenait que le cap-and-trade seul ne serait pas suffisant pour régler le problème du climat et demandait des investissements publics en recherche et développement. Ce qui est pratique si l’on considère que Goldman a investi tôt dans l’énergie éolienne (elle a acquis une filiale du nom de Horizon Wind Energy), le biodiesel (elle a investi dans une société appelée Changing World Technologies) et l’énergie solaire (elle a un accord de partenariat avec BP Solar), exactement le genre d’affaires qui vont prospérer si le gouvernement force les producteurs d’énergie à utiliser de l’énergie plus propre. Comme Paulson l’avait dit à l’époque, « nous ne faisons pas ces investissements pour perdre de l’argent. »
Goldman possède une part de 10 % dans la bourse d’échange de carbone de Chicago[53], où les crédits de carbone seront négociés. De plus, la banque possède une part minoritaire dans Blue Source LLC, une société de l’Utah qui vend le type de crédits de carbone qui sera très recherché si la loi passe. Le lauréat du prix Nobel Al Gore, qui est intimement impliqué dans la programmation du cap-and-trade, a cofondé une société du nom de Generation Investment Management avec trois anciennes huiles de Goldman Sachs Asset Management, David Blood, Mark Ferguson et Peter Harris. Leur domaine ? Investir dans les crédits de carbone. Il y a aussi un fonds de 500 millions de dollars, Green Growth Fund, créé par un ancien de Goldman pour investir dans les technologies vertes… La liste peut continuer ainsi indéfiniment. Goldman est à nouveau en avance des annonces, attendant juste que quelqu’un fasse pleuvoir au bon endroit. Ce marché sera-t-il plus gros que le marché à terme sur l’énergie[54] ?
« Oh, il va le dépasser de plusieurs têtes », dit un ancien membre du comité sur l’énergie de la Chambre[55].
Bon, vous pourriez dire, quelle importance ? Si le cap-and-trade réussit, ne serons-nous pas tous sauvés de la catastrophe du réchauffement global ? Peut-être – mais le cap-and-trade, vu par Goldman, est juste un impôt sur le carbone bâti de telle façon que des intérêts privés en collectent le produit. Au lieu d’imposer simplement une taxe gouvernementale fixe sur la pollution par le carbone et obliger les producteurs d’énergie sale à payer pour la pollution qu’ils engendrent, le cap-and-trade va permettre à une petite tribu de Wall Street de se goinfrer comme des porcs en transformant encore un autre marché de matière première en système de collecte privée d’un impôt. Ceci est pire que le renflouage : ça permet à la banque de capter l’argent du contribuable avant même qu’il soit collecté.
« Si ça doit être une taxe, je préfèrerais que Washington la mette en place et la collecte », dit Michael Masters, le directeur de hedge fund qui a dénoncé la spéculation sur le marché à terme du pétrole, « mais nous sommes en train de parler de Wall Street déterminant la taxe et Wall Street la collectant. C’est la dernière chose au monde que je veuille. C’est complètement dingue. »
Le cap-and-trade va arriver. Ou, sinon, quelque chose du même genre arrivera. La morale est la même que pour toutes les autres bulles que Goldman a contribué à créer, de 1929 à 2009. Dans presque tous les cas, la même banque qui s’est comportée de manière irresponsable pendant des années, surchargeant le système par des prêts toxiques et de la dette mortelle, ne produisant rien d’autre que des bonus énormes pour quelques patrons, cette même banque donc a été récompensée par des montagnes d’argent pratiquement donné et la garantie du gouvernement – tandis que les vraies victimes de ce désordre, les contribuables ordinaires, sont ceux qui payent pour lui.
Il n’est pas toujours facile d’accepter la réalité de ce que nous laissons faire impunément à ces gens ; il y a une sorte de déni collectif qui s’enclenche quand un pays traverse ce que l’Amérique a subi ces derniers temps, quand un peuple perd autant de son prestige et de son statut que nous ces dernières années. Vous ne pouvez pas vraiment prendre acte du fait que vous n’êtes plus un citoyen d’une démocratie prospère de premier plan, que vous n’êtes plus à l’abri de vous faire voler en plein jour ; parce que, tel un amputé, vous pouvez encore sentir des choses qui ne sont plus là.
Mais c’est ainsi. C’est le monde dans lequel nous vivons maintenant. Et dans ce monde, certains doivent jouer suivant les règles, tandis que d’autres obtiennent un mot du Principal les dispensant de faire leur travail jusqu’à la fin des temps, plus 10 milliards de dollars dans un sac en papier pour s’acheter leur déjeuner. C’est un État gangster, vivant sur une économie de gangster où même les prix ne signifient plus rien : dans chaque dollar que vous payez se cachent des taxes. Et peut-être bien que nous ne pouvons plus l’arrêter, mais nous devons au moins savoir où tout cela nous conduit.
[1] NdT : American International Group, AIG, géant de l’assurance. [2] NdT :le New York Stock Exchange, NYSE, est la principale bourse de New York. [3] NdT : un investment trust était l’équivalent d’un fonds d’investissement. [4] NdT : la spéculation intraday est une méthode de spéculation avec laquelle toutes les positions sont ouvertes en début de séance et fermées en fin de la même séance. [5] NdT : l’effet de levier désigne le mécanisme consistant à emprunter 9 avec 1, par exemple. [6] NdT : Keith Olbermann est le chroniqueur de l’émission Countdown sur la chaîne du câble MSNBC. Libéral au sens américain, il est connu pour ses critiques sans concession des politiques. [7] NdT : underwriter, mandataire. [8] NdT : Treasury Secretary, l’homologue d’un ministre des Finances. [9] NdT : la Fed, ou Federal Reserve, est la banque centrale – privée – des États-Unis. [10] NdT : Initial Public Offering, IPO, introduction en bourse avec levée de capital par vente d’actions au public. [11] NdT : un hedge-fund, ou « fonds de couverture » est en fait souvent un fonds spéculatif. [12] NdT : laddering pourrait se traduire par « échelonnement ». [13] NdT : Securities and Exchange Commission, SEC, le gendarme de la bourse new-yorkaise. [14] NdT : il s’agit ici d’une description, volontairement caricaturale, des souscripteurs des fameux prêts « subprime », considérés comme déclencheurs de la crise financière de 2008. [15] NdT : Collateralized Debt Obligations, CDO, des obligations garanties sur de la dette, en l’occurrence des prêts immobiliers. [16] NdT : il s’agit des prêts « subprime ». [17] NdT : la note AAA est la plus élevée, en principe réservée aux investissements les plus sûrs. [18] NdT : American International Group, AIG, géant de l’assurance. [19] NdT : Credit-Default Swap, CDS, assurance couvrant le risqué de défaillance de l’emprunteur. [20] NdT : Government Accountability Office. [21] NdT : Commodity Futures Trading Commission, CFTC. [22] NdT : Commodity Futures Modernization Act. [23] NdT : la note investment grade, qui est une bonne note. [24] NdT : obligation pourrie. [25] NdT : prêt immobilier subprime. [26] NdT : commodities, les matières premières minières et aussi agricoles : or, fer, pétrole, gaz, charbon, uranium, blé, maïs, etc. [27] NdT : credit crunch. [28] NdT : flight to commodities. [29] NdT : oil futures. [30] NdT : le gallon US est un volume de 3,785 litres. [31] NdT : offshore, il s’agit ici d’un moratoire sur l’installation de nouvelles plateformes pétrolières sur le plateau continental le long des côtes états-uniennes. [32] NdT : Energy Information Administration, EIA, une des deux agences de référence sur l’énergie. [33] NdT : oil futures. [34] NdT : Commodity Futures Trading Commission, CFTC. [35] NdT : BonaFide Hedging Exemption. [36] NdT : House Energy and Commerce Committee. [37] NdT : to make a long bet ou to be long signifie parier sur la hausse. [38] NdT : to take a short position ou to be short signifie parier sur la baisse. [39] NdT : sport utility vehicles, SUV. [40] NdT : oil futures, options d’achat (ou de vente) de pétrole à terme. [41] NdT : Strategic Petroleum Reserve. [42] NdT : la baisse de 147 $ à 33 $ a pris moins de cinq mois... [43] NdT :California Public Employees’ Retirement System, CalPERS. [44] NdT : cette somme correspond aux CDS que Goldman avait achetés à AIG pour couvrir son risque dans l’immobilier. [45] NdT : Troubled Asset Relief Program, TARP. [46] NdT : En devenant une holding, Goldman Sachs tombait sous la juridiction de Friedman en tant que président de la Réserve fédérale de New York. [47] NdT : Massachussetts Institute of Technology, MIT, une des universités et centres de recherche les plus réputés au monde. [48] NdT : Federal Deposit Insurance Corporation, FDIC, institution qui assure les dépôts bancaires des particuliers ainsi que, désormais, certaines dettes des institutions financières. [49] NdT : Government Accountability Office, GAO. [50] NdT : House Ways and Means Committee. [51] NdT : il s’agit d’une législation, non encore définitivement adoptée, qui organise le commerce (trade) d’une marchandise – en l’occurrence l’autorisation d’émission de gaz carbonique – tout en contingentant cette marchandise (cap). [52] NdT : the « cap ». [53] NdT : Chicago Climate Exchange. [54] NdT : energy-futures market. [55] NdT : House Energy Committee.
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 4 Sep - 8:27
JB Admin
Messages : 1079 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 49 Localisation : St Ouen
Sujet: Re: Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences Dim 11 Sep - 9:44
Théories du complot / Nouvel Ordre Mondial / Eveil des consciences
Lun 20 Sep - 12:01 par JB
Cet article va être d’une grande utilité pour ceux qui veulent faire la part des choses entre le vrai et le faux à propos du nouvel ordre mondial. Ce terme particulier qui revient très souvent, mais il y a encore quelques années était relativement secret et rarement prononcé en public :
Citation :
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2- L’eau à usage domestique est gratuite !
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