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 Mahmoud Darwich

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JB
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MessageSujet: Mahmoud Darwich   Mahmoud Darwich I_icon_minitimeMar 18 Mai - 14:48

Mahmoud Darwich Darwis_1218318471

Mahmoud Darwich
Au fond, la poésie c’est ça : Mahmoud Darwich, l’un des plus grands poètes de langue arabe, lisant ses poèmes en arabe en France devant un public français dont bon nombre ne comprennent pas un mot de sa langue, et qui l’écoutent des heures envoûtés par cette musique, captivés par ce que leur disent intimement ces mots qu’ils reçoivent en profondeur alors qu’ils leur sont en principe étrangers. C’est ce mystère qui est poésie. C’était il y a peu et plusieurs lecteurs de la “République des livres” ont témoigné ici même de l’émotion qui fut la leur cette nuit-là. Inoubliable. Avec la mort du poète palestinien à 67 ans dans un hôpital de Houston (Texas) à la suite de sa troisième opération à coeur ouvert, quelque chose disparaît. Ses livres resteront bien sûr ; ses poèmes lui survivront, longtemps ; son nom va continuer à briller au firmament du patrimoine culturel du monde arabe ; mais ce qui manquera à jamais, c’est sa voix, ce grain unique assorti d’un regard porteur d’une vision.

Né à Al-Birweh (Galilée) dans la Palestine du mandat britannique, il s’était exilé en 1970, vivant dans plusieurs villes étrangères, notamment à Paris, ne retournant dans son pays qu’un quart de siècle plus tard pour s’installer à Ramallah (Cisjordanie). Il s’était retrouvé un peu malgré lui à se faire le porte-voix de la cause palestinienne, notoriété et prestige obligent. Ces dernières années, il avait pris ses distances, réservant ses ultimes lances à Yasser Arafat auquel il consacra des tribunes implacables. Rien ne l’exaspérait que d’être réduit et enfermé dans l’appellation de “poète officiel de son peuple” ou de ”poète de la résistance”. Son oeuvre est irradiée par la présence charnelle de cette terre, par son souvenir, par l’absence et par l’exil. Son poème “Pense aux autres”, reproduit ici même il y a un an en témoignait parmi tant d’autres. Il se réclamait d’une tradition lyrique et humaniste qui puise son inspiration dans un imaginaire arabe bien antérieur à la naissance de l’Islam. Sans ignorer l’Histoire, il travaillait à soulager sa poésie du poids, de l’intensité et de la pression de l’Histoire immédiate. Face au chaos ambiant, il revendiquait le droit à l’absurde. Il faut le lire et, le lisant, écouter son chant secret, comme dans ce poème extrait de son dernier recueil paru en français :

“Dépose ici et maintenant la tombe que tu portes
et donne à ta vie une autre chance
de restaurer le récit.
Toutes les amours ne sont pas trépas,
ni la terre, migration chronique.
Une occasion pourrait se présenter, tu oublieras
la brûlure du miel ancien.
Tu pourrais, sans le savoir, être amoureux
d’une jeune fille qui t’aime
ou ne t’aime pas, sans savoir pourquoi
elle t’aime ou ne t’aime pas.
Adossé à un escalier, tu pourrais
te sentir un autre dans les dualités.
Sors donc de ton moi vers un autre toi,
de tes visions vers tes pas,
et élève ton pont
car le non-lieu est le piège
et les moustiques sur la haie irritent ton dos,
qui pourraient te rappeler la vie !
Vis, que la vie t’entraîne
à la vie,
pense un peu moins aux femmes
et dépose
ici
et maintenant
la tombe que tu portes !”


(”Dépose ici et maintenant” extrait de Ne t’excuse pas, (Lä ta’tadhir’ammâ fa’alta) recueil de poèmes traduits de l’arabe par Elias Sanbar, 132 pages, 18 euros, Editions Sinbad/ Actes sud, 2006)
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MessageSujet: Re: Mahmoud Darwich   Mahmoud Darwich I_icon_minitimeMar 18 Mai - 14:49

Mahmoud Darwich M_Darwich

“Quand tu prépares ton petit-déjeuner,
pense aux autres.
(N’oublie pas le grain aux colombes.)

Quand tu mènes tes guerres,
pense aux autres.
(N’oublie pas ceux qui réclament la paix.)

Quand tu règles la facture d’eau,
pense aux autres.
(Qui tètent les nuages.)

Quand tu rentres à la maison, ta maison,
pense aux autres.
(N’oublie pas le peuple des tentes.)

Quand tu comptes les étoiles pour dormir,
pense aux autres.
(Certains n’ont pas le loisir de rêver.)

Quand tu te libères par la métonymie,
pense aux autres.
(Qui ont perdu le droit à la parole.)

Quand tu penses aux autres lointains,
pense à toi.
(Dis-toi : Que ne suis-je une bougie dans le noir?)

Parmi les pages de Comme les fleurs d’amandiers ou plus loin (traduit de l’arabe par Elias Sanbar, 133 pages, Actes sud), la première, intitulée “Pense aux autres”, s’est imposée ...
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MessageSujet: Re: Mahmoud Darwich   Mahmoud Darwich I_icon_minitimeMar 18 Mai - 14:58

Mahmoud Darwich Darwich1

Je meurs d’espoir
D’embrasement je meurs
Je meurs pendu
Egorgé je meurs
Mais je ne dis point :
Notre amour est fini et mort
Non
Notre amour est impérissable

L’impossible, in Fin de la nuit (1967)
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MessageSujet: Re: Mahmoud Darwich   Mahmoud Darwich I_icon_minitimeMar 18 Mai - 15:02

Mahmoud Darwich Darwich

« Un lieu, je veux un lieu ! Je veux un lieu à la place du lieu pour revenir à moi-même, pour poser mon papier sur un bois plus dur, pour écrire une plus longue lettre, pour accrocher au mur un tableau, pour ranger mes vêtements, pour te donner mon adresse, pour faire pousser de la menthe, pour attendre la pluie. Celui qui n’a pas de lieu n’a pas non plus de saisons. Pourras-tu me transmettre l’odeur de notre automne dans tes lettres ? Emmène-moi là-bas, s’il reste encore une place pour moi dans le mirage figé. Emmène-moi vers les effluves de senteurs que je respire sur les écrans, sur le papier, au téléphone… »

Mahmoud Darwich, Les deux moitiés de l’orange, lettre écrite pendant son exil parisien à Samih al-Kassem, son ami resté en Palestine.
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MessageSujet: Re: Mahmoud Darwich   Mahmoud Darwich I_icon_minitime

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