La fin de l'Empire Romain d'Occident

les « Romains de la décadence ».

« * En 395, à la mort de Théodose 1er, ses deux fils Arcadius (17 ans) et Honorius (11 ans) se partagent l’Empire. La rupture est consommée. Orient et Occident sont désormais prêts à poursuivre chacun son destin

* A la veille du sac d’Alaric, Rome offre un visage presque immuable. Avec ses forums, ses thermes, ses temples, etc., elle se pare encore d’une majesté toute païenne. Malgré l’apparition progressive d’édifices chrétiens.

* Jusqu’à la fin du IVème siècle, Rome reste un bastion païen

* Pouvoir de façade : Rome reste liée aux symboles de la République, à ses institutions vénérables. Mais au IVème siècle, le pouvoir n’est plus aux mains de son prestigieux sénat … Institution de premier plan à l’origine, le sénat n’est plus, sous l’Empire qu’une assemblée prestigieuse mais dénuée de pouvoir. A terme, elle se contentera pour l’essentiel d’organiser et financer des jeux

* L’Empire n’est ni plus ni moins qu’une monarchie absolue dans son organisation

* Les campagnes militaires qui se multiplient mettent à mal les caisses de l’Etat, mais n’entament guère la puissance des grands propriétaires, sénateurs et hauts fonctionnaires. Le sort est plus cruel pour les paysans accablés de pélèvements…

* Lorsque Alaric pille Rome en 410, celle-ci n’est plus la capitale effective de l’Empire, mais Ravenne où réside Honorius depuis 402. D’autres villes, comme Arles et Trèves ont aussi eu leur temps de gloire.

* Décrits en termes péjoratifs et inquiétants, les Barbares s’attirent de facto la crainte et la haine de l’armée qui n’hésite pas à frapper fort.

* La « barbarie » est unanimement réprouvée dans l’Empire romain, qu’il s’agisse des Vandales, des Burgondes, des Saxons, etc. Mais certains peuples sont plus honnis encore que les autres : c’est le cas des alains et surtout des Huns, dont les migrations dans les années 370 entraînèrent les grandes invasions

* Tournée vers son passé prestigieux et rassurée par l’idée qu’elle sera le dernier empire terrestre, la Ville éternelle ne peut envisager sa fin. A Rome, on ferme donc les yeux sur les alés du présent …

* Rome ne voit dans les catastrophes qui la frappent que des épreuves dont elle sortira plus forte et victorieuse. Son histoire et les triomphes de ses empereurs ne lui laissent rien présager d’autre

* Gouvernants et peuples ont cru à des accidents de l’histoire»

Un Empire s'achève lentement. Sans phénomènes majeurs ou spectaculaires. Sans que ce soit une civilisation si distincte des précédentes ou des suivantes. Alors, les Romains de la décadence étaient-ils si différent des Romains de la splendeur ? Quels sont les repères ? les critères ?

D'autres éléments qui évoquent une mort lente de l'Empire :
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=> 476 : la chute de Rome, éternel fantasme. Les Barbares n’ont pas plus « assassinés l’Empire » qu’ils n’ont assuré la continuité du monde antique.

=> Après 600 ans de domination du monde, … le lent démembrement d’un empire en crise

=> Le mythe existe depuis longtemps : Rome, la capitale du monde antique, saccagée, détruite par des hordes barbares et, illico, le plus grand empire de tous les temps sombrant dans les ténèbres de l’histoire. En réalité, cette disparition, celle de l’Empire d’Occident (car l’Empire romain d’Orient avec Constantinople pour capitale survécut encore plusieurs siècles) fut plutôt le terme d’un long processus poussant à ses limites un modèle d’organisation politique et territoriale. Quant aux envahisseurs barbares, quand ils n’étaient pas déjà au service de Rome, ils connaissaient pour la plupart cette civilisation raffinée dont la ville aux sept collines était le symbole. C’est donc sur ce socle encore vivant qu’ils construisaient l’ordre d’un monde nouveau.

=> A sa mort, en janvier 395, Théodose laisse un empire divisé entre ses fils. Arcadius, l’aîné reçoit l’Orient, et donc la ville de Constantinople, et Honorius, le benjamin, l’Occident.

=> Le déclin de l’empire d’Occident s’accélère, car la relation qui l’unit à l’empire d’Orient, dont la puissance ne cesse de croître, est tendue depuis 450.

=> En 475, Romulus Augustule (le « petit auguste »), encore adolescent, monte sur le trône à Ravenne. En 476, le prince germanique Odoacre conquiert la ville, dépose le dernier empereur fantoche et l’exile. Il envoie les insgnes impériaux à Zénon, l’empereur de Byzance, signifiant que les deux moitiés de l’empire sont réunies. Odoacre devient le premier roi barbare d’Italie. En 493, il est assiégé à Ravenne puis assassiné par Théodoric, le chef des Ostrogoths, allié à Zénon.
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Et si l’Histoire de France était ce qu'elle est en raison du changement climatique ? Une étude publiée par Science montre une corrélation entre les grands évènements historiques et des modifications du climat. Pauvres Romains... Souvenez-vous de vos cartes d’Histoire-Géographie de l’école, où vous deviez colorier les régions climatiques selon un code couleur précis ? Une autre preuve que climat et vie de nos ancêtres sont liés : une étude publiée par Science montre que les facteurs climatiques ont joué un rôle très important dans la Grande Histoire.

Difficile de connaître précisément le climat de l'Europe sans la dendrochronologie, qui permet de dater mais aussi d’évaluer les changements climatiques grâce à l’analyse des anneaux de croissance d’un arbre ! A L’Institut fédéral de Recherche sur la forêt, la neige et le paysage de Zurich, on a utilisé cette technique et recueilli 9000 échantillons historiques fossilisés ou vivants. But ultime : déterminer l’évolution du climat européen, jusqu'à 2500 ans en arrière.

Si on en croit les résultats de cette étude, l’Empire Romain a atteint son apogée alors que les étés chauds et humides favorisaient l’agriculture. Météo propice et ingéniosité, rien ne pouvait-il vraiment déstabiliser César et autres empereurs ? Si, un changement climatique. Ils avaient tout vu, tout vaincu et pratiquement tout inventé, mais il leur manquait certainement un programme de suivi météo. La preuve...
Au IIIème siècle, les Romains doivent faire face à un climat plus continental. Les hivers sont plus froids, les étés aboutissent à d'immenses sécheresses. Ce changement climatique touche au départ le monde agricole, mais l’effet domino fait peu à peu tomber les mondes politiques et économiques de l’époque. C’est la crise ! Les barbares profitent de l’hiver et du Rhin gelé pour envahir l’Empire Romain. Une époque s’achève…

En 1300, y aurait-t-il eu famine et peste si le climat n’avait pas été aussi défavorable à l’agriculture ? Les températures extrêmement froides sont-elles à l'origine de la guerre de 100 ans ? En tous cas, l'étude montre qu'une corrélation est possible entre climat et crises historiques, sans toutefois expliquer le sort de l'humanité par la seule cause des températures. Surtout qu'à l'époque, le changement climatique était seulement lié à une variation naturelle. Reste à savoir comment nos civilisations post-industrielles pourraient réagir face à un changement climatique annoncé (et que nous avons provoqué cette fois) …