CARTHAGE / TUNISIE

600 000 BP : premières traces connues de l’homme en Afrique du Nord

40 000 BP : datation de l’hermaïon d’El Guettar

8 000-4 000 BP : civilisation, capsienne (principaux sites dans la région de Gafsa)

2e millénaire : ouverture sur la Méditerranée

-1100 : fondation phénicienne d’Utique

premier millénaire av. J.-C. : développement d’une architecture mégalithique funéraire originale

814 av. J.-C. : fondation phénicienne de Carthage

VIe au IVe siècle av. J.-C. : expansion de Carthage

Ve siècle av. J.-C. : datation des plus anciennes inscriptions libyques connues

IVe siècle av. J.-C. : naissance des royaumes numides et maures

IIIe siècle av. J.-C. : diffusion de la civilisation punique en Afrique

264-241 av. J.-C. : première guerre dite Punique entre Carthage et Rome

220-202 av. J.-C. : deuxième guerre entre Carthage et Rome

203-148 av. J.-C. : règne de Massinissa qui succède à son père Gaïa

148-118 av. J.-C. : règne de Micipsa

146 av. J.-C. : destruction de Carthage, création de la première province

romaine en Afrique

118-105 av. J.-C. : règne de Jugurtha

46 avant J.-C. : fin de la guerre civile romaine et victoire de Jules César en Afrique

27 av. J.-C. - 14 après J.-C. : règne de l’empereur Auguste

17-24 : révolte de Tacfarinas contre Rome

fin du Ier siècle et second siècle : apogée de la présence romaine en Afrique

193-235 : règne des Sévères, empereurs africains


milieu du IIIe siècle : début de la crise

313 : le christianisme devient religion de l’empire romain

439-533 : domination des Vandales

533-milieu du VIe siècle : domination des Byzantins

647 : bataille de Sbeitla

670 : fondation de Kairouan

670-702 : résistance berbère aux armées musulmanes

800-909 : dynastie des Aghlabides

893 : apparition du schisme en Afrique

909-972 : dynastie des Fatimides

934-946 : révolte kharijite de l’homme à l’âne

972-1160 : dynastie des Zirides

1052-1160 : invasion hilalienne et accélération de l’arabisation

1160-1228 : les Almohades, dynastie originaire du sud du Maroc,

installent leur pouvoir en Tunisie.

1228-1574 : dynastie des Hafsides

1553-1574 : installation du pouvoir ottoman en Tunisie

1705-1957 : dynastie des Husseinites

1861 : première constitution tunisienne

1881-1956 : protectorat français

20 mars 1956 : indépendance de la Tunisie

25 juillet 1957 : proclamation de la République.

07 novembre 1987 : coup d'état du général Ben Ali.

14 janvier 2011 : Révolution du peuple tunisien

Nommée aussi Didon chez les Romains, Elissa est présente dans les sources grecques sous le nom de Deïdo qui signifie « L’Errante ». L’histoire d’Elyssa, fondatrice de Carthage, a été racontée par différents historiens tel que Timé de Taormine, Ménandre d’Ephèse et Justin, qui ne semblent s’accorder que sur l’origine tyrienne de la princesse et sa fin à Carthage. L’histoire rapporte qu’Elyssa (née vers 840 av. J.-C.), fille de Mutho, Roi de Tyr (appelé aussi Bélus) était fort belle et intelligente. Elle était mariée à son oncle, Acherbas, grand prêtre de Melqart (la plus importante divinité de Tyr), second personnage du royaume en terme de pouvoir et de richesse.

Après la mort du roi, Pygmalion, frère d’Elyssa, lui succède. Avide de pouvoir et de richesse, il fait assassiner son oncle et beau-frère, Acherbas. Pygmalion presse Elissa de venir vivre avec lui sous sa protection au plais royal. Celle-ci fait mine d’accepter tout en préparant sa fuite avec d’autres aristocrates Tyriens mécontents. Elle recourt à la ruse. Les serviteurs de Pygmalion viennent charger les trésors du temple de Melqart sur le bateau d’Elissa mais ce ne sont que des coffres remplis de sable, le vrai trésor est embarqué de nuit. Une fois les voiles levées, Elissa fait jeter à la mer les coffres. Pygmalion pensant le trésor à l’eau ne la poursuit pas. Tandis qu’effrayés par la colère du roi, ses serviteurs choisissent l’exil avec Elyssa.

Selon les versions, Elyssa s’arrête à Chypre où quatre-vingt jeunes filles vierges vont la suivre pour se marier à ses compagnons et assurer ainsi la pérennité de la nouvelle ville qu’elle veut fonder. D’autres versions parlent de l’enlèvement de ces 80 vierges.

Après un long voyage sur mer, Elyssa arrive en 814 av. J.-C., sur les côtes d’Afrique. Selon les traditions, elle y rencontre Hiarbas, roi des Muxitani, habotants du lieu, et lui demande un territoire « aussi grand que peut en recouvrir une peau de bœuf ». Devant cette demande très modeste, Hiarbas accepte sans hésitation. Elyssa découpe alors la peau en lanières très fines dont elle entoure un territoire suffisant pour y fonder Carthage (Qart Hadasht en phénicien signifiant ville neuve). Ce territoire, appelé Byrsa (bœuf), deviendra le centre historique de la cité punique.

Hiarbas demanda Elyssa en mariage. Celle-ci, voulant rester fidèle à son époux mais ne pouvant refuser, eut recours à sa dernière ruse pour sauver Carthage d’une guerre certaine. Elle fait semblant d’accepter la proposition de Hiarbas mais lui demande de célébrer les mânes de son mari. Au cours de la cérémonie, elle se jette dans les flammes du bûcher. Ce sacrifice inspirera Virgile, le poète et écrivain latin du 1er siècle av. J-C. Dans l’Enéide, il imagine qu’Enée, le survivant de la guerre de Troie et fils du mortel Anchise et de la déesse Aphrodite (Vénus), lors de son épopée, est accueilli à Carthage par Elissa, appelé ici Didon. Une grande passion naît alors entre eux mais se voit interrompue par les dieux de l'Olympe qui rappellent au héros troyen sa destinée (la fondation de Rome). Lorsqu’Énée quitte Carthage, Didon, incapable de supporter cet abandon, se donne la mort avec une épée qu'Énée lui avait laissé et se jette dans les flammes.

Le personnage de Didon dans l’Enéide inspirera longtemps les artistes : en peinture, en opéra, en roman… la belle et rusée Elissa ne cesse de faire rêver.

En phénicien, Hannibal signifierait « qui a la faveur de Baal » (Baal étant une importante divinité phénicienne) et Barca la « foudre ». Hannibal est le fils ainé d’Hamilcar Barca général carthaginois. Les Barcides sont l’une des familles de l’aristocratie carthaginoise.
A la naissance d’Hannibal, à Carthage, vers 247 av. J.-C, son père, Hamilcar, est en Sicile pour lutter contre l’avance des troupes romaines. Vainqueur, il s'embarque ensuite pour l'Espagne, accompagné de son gendre Hasdrubal et de ses trois fils. Hannibal, alors âgé de neuf ans, se retrouvera sur les champs des batailles.

A la mort d’Hamilcar en 228 av. J.-C., Hasdrubal, son gendre et commandant en second, lui succède. Hannibal, âgé de 19 ans, est envoyé par son beau-frère à Carthage pour y confirmer son commandement militaire. Hannibal remplit sa tâche en faisant montre d’une grande habileté politique.

En Espagne, pendant ce temps, Hasdrubal étend ses conquêtes en direction du nord et du centre, fonde une nouvelle capitale, Carthage la Neuve (Carthagène) et se fait proclamer roi.

A son retour en Espagne en 223 avant JC, Hannibal choisit un esclave grec, Socile, comme maître. Cet érudit lui enseigne le grec, l'histoire, la philosophie entre autres. Il deviendra son ami et conseiller.

En 221 av. J.-C., Hannibal épouse une princesse espagnole, Imilcée. Peu après, Hasdrubal ayant été assassiné, Hannibal est proclamé chef de l'armée carthaginoise.

La concurrence commerciale et politique faisant rage entre Carthage et Rome, chacune tentant d’étendre sa sphère d’influence, la guerre s’approche. Hannibal lance les hostilités en attaquant l’Italie. C’est la deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.) L’infériorité navale carthaginoise l’oblige à choisir une voie terrestre : avec une énorme armée de fantassins, de cavaliers et d’éléphants, il entame un périple. Il franchit les Pyrénées, le Rhône, et les Alpes, et remporte une série de victoires sur les légions romaines.

Fin 218 av. J.-C. il remporte la bataille de Trébie où il affronte Publius Cornelius Scipio qui doit l’empêcher de franchir la Rhône. Rome prépare sa défense et cherche à bloquer les accès au centre de l'Italie.

En 217 av. J.-C, Hannibal une fois encore passe là où personne ne l’attend… avec ses éléphants, il franchit les montagnes par la voie la plus courte entre Pistoia et Florence, et débouche sur une région inondée par le dégel et la crue de l'Arno. Pendant quatre jours, ses troupes avancent péniblement à travers les marécages. Nombre de ses hommes y tombent malades et meurent. Hannibal lui-même contracte une infection qui entraîne la perte d'un œil. Mais cet itinéraire lui permet de franchir les fortifications romaines à un endroit situé plus au sud que celui où on l'attendait et de pénétrer dans une région non protégée. Et surtout cela lui permet de pouvoir choisir le lieu où il livrera bataille : ce sera les rives du lac Trasimène, entourées de collines. C’est une terrible défaite pour les Romains qui y perdent 15 000 hommes.


En 216 av. J.-C.: Victoire encore lors de la bataille de Cannes. Contrairement à l'avis de la majorité de ses officiers, Hannibal ne marche pas contre la capitale ennemie. Arrivé jusqu’à l’Adriatique, Hannibal après 18 mois de périple, décide de repartir vers Carthagène. Il reste invaincu et occupe des territoires ennemis.

Rome, dix ans durant, recrute des légions et prépare sa revanche. Rome porte le combat en Espagne. Scipion s'empare de Carthagene. A Carthage, les autorités sont divisées Hannibal finit par les convaincre de relancer la guerre.

En 202 av.J.C. Hannibal, âgé de 46 ans, et Scipion de 33 ans marchent avec leurs armées pour s'affronter à Zama où Hannibal, jusqu'alors invaincu, est finalement mis en déroute. La bataille de Zama met fin à la deuxième guerre punique. Scipion y gagne son surnom de Scipion l'africain. Carthage doit accepter un traité de paix aux conditions voulues par Rome : l'indépendance de la Numidie et de l'Algérie, réduction de sa flotte et paiement d’une forte indemnité. Hannibal quitte le commandement de l’armée et démarre une carrière politique à Carthage. Mais le parti des oligarques, dirigé par Hannon le Grand, l’accuse d’avoir trahi son pays en ne prenant pas Rome lorsqu’il en avait l’occasion. Rome qui craint toujours Hannibal exerce de son côté des pressions sur les Carthaginois. Hannibal ne se sentant plus en sécurité à Carthage, choisit volontairement de s’exiler. Commence alors pour lui un long périple à travers l'Orient. Il entre au service d'Antiochos III, roi de Syrie, qui est en guerre contre les Romains. Défait, et craignant d’être livré aux Romains lors du traité de paix que signe Antiochos III, Hannibal s’enfuit. Il trouve refuge chez Prusias I de Bithynie, alors en guerre contre le roi Eumène II de Pergame, un allié de Rome. Il commande l’armée de Prusias et gagne une victoire navale en jetant des chaudrons remplis de serpents dans les vaisseaux ennemis.

Les Romains ne peuvent négliger la menace qu’il représente. Ils envoient des soldats auprès de Prusias. La maison qu'occupe Hannibal en Bithynie (près de l’actuelle Bursa en Turquie), est cernée. Hannibal comprend qu’il a été trahi et avale le poison, qu’il avait toujours gardé dans sa bague. Ainsi meurt, en 183 avant J.-C., celui qui est reconnu comme l'un des plus grands militaires de tous les temps, le père de la stratégie.

Fils de Gaïa, roi des Massyles, Massinissa est né vers 238 av. J.-C. à Thougga (Dougga). Après la mort de son père en 207 av. J.-C., son frère ainé Oezalcès devient roi mais décède rapidement et c’est son fils Capusa qui lui succède. Capusa meurt dans la guerre qui l’oppose à son cousin Mazetul, soutenu par le roi des Massesyles, Syphax. Ce-dernier va profiter de la situation pour rattacher les royaumes Massyle et Massesyle avec Cirta pour capitale. Massinissa est alors en Espagne, où il combat aux côtés des Carthaginois contre les Romains. Pour tenter de récupérer son droit au trône, il quitte l’Espagne et se réfugie dans les montagnes d’où avec des cavaliers numides, il mène des combats contre Syphax et Mazetul.

Massinissa semble loin de réaliser ses objectifs quand en 204 av. J.-C., Scipion débarque en Afrique pour combattre Hannibal. Scipion a apprécié le courage de Massinissa en Espagne lorsqu’ils étaient adversaires et lui propose alors une alliance. Massinissa s’allie donc aux Romains contre les Carthaginois alliés à Syphax.

En 203 av. J.-C. la bataille dite des Grandes Plaines est remportée par Scipion et Massinissa. Syphax est fait prisonnier par les Romains et meurt en 202 av. J.-C. en prison. Massinissa, lui, se dirige vers Cirta, où il épousait la femme de Syphax, la fameuse Sophonisbe, fille d’un général carthaginois. Mais les Romains refusent ce mariage, craignant les influences carthaginoises de Sophonisbe. Sophonisbe se suicide pour ne pas être esclave des Romains. La guerre continue, et en 202 av. J.-C. Scipion soutenu par Massinissa et ses troupes numides remportent la victoire à la bataille de Zama qui met fin à la deuxième guerre punique.

Rome domine alors le bassin méditerranéen, Massinissa règne sur le royaume Numide des Massesyles et Massyles. Mais, il désire agrandir son royaume et décide d’annexer en 106 av. J.-C. les terres de Syrte avec l’accord de Rome.

C’est le premier souverain numide, qui rassemble l'Afrique du Nord en un Etat organisé avec une puissante armée organisée. Attiré par le monde hellénistique, son royaume fut ouvert aux influences méditerranéennes (Espagne, Rome, Athènes, Rhodes, Délos. Il meurt à Cirta vers 148 avant J.-C.

Le nom Jugurtha, dérivé de la langue berbère, se lit yugar-ten et signifie «il les a surpassés». Massinissa, allié des Romains, a été le premier roi à unifier les Numides. A sa mort en 148 av. J.-C. la gestion du royaume est partagée entre ses trois fils : Micipsa est en charge de l'administration du royaume, Gulussa s’occupe de l'armée, et Mastanabal de la justice.

Jugurtha, né aux environs de 160 av. J.-C., est le fils illégitime de Mastanabal, et d’une concubine et de ce fait exclu de la succession royale. Très jeune il se fait remarquer par sa force physique, sa belle allure et son intelligence. Vers 140 av. J.-C. son père décède. Jugurtha est très populaire parmi les tribus numides ce qui inquiète Micipsa qui veut que ses deux fils, Adherbal et Hiempsal, lui succèdent. Pour l’éloigner, il l’envoie à Numance (au nord de l'Hispanie) en 133 av. J.-C., porter mains forte aux Romains qui se battent contre les Celtibères. Il espère aussi qu'il s'y fera tuer. Mais Jugurtha gagne la confiance de Scipion Emilien et apprend l’art de la guerre. Il tisse aussi des liens étroits avec les Romains. Après la prise de Numance, Jugurtha rentre à la cour de Micipsa avec une lettre de louange de Scipion. Jugurtha non seulement est revenu mais il est maintenant auréolé d’une nouvelle gloire, de connaissances nouvelles et fort d’amitiés romaines. C’est ainsi, que Micipsa l’adopte et fait de lui son héritier, concurremment à ses fils. En 118 av. J.-C., avant de mourir, Micipsa réunit ses fils Adherbal, Hiempsal et Jugurtha. Il leur demande de rester unis, de rester des alliés fidèles des Romains et de protéger le royaume. Mais aux lendemains de sa mort, Adherbal, Hiempsal et Jugurtha ne peuvent s’entendre et décident de partager le royaume et ses richesses. Hiempsal, le plus jeune, a toujours détesté Jugurtha le jugeant inférieur à lui en raison de ces origines. Jugurtha le fait assassiner en 116 av. J.-C. Adherbal envoie alors des émissaires à Rome pour informer le Sénat du meurtre de son frère et se prépare à livrer bataille. Jugurtha sort vainqueur de ce combat et Adherbal n’a d’autre choix que de fuir vers Rome pour demander de l’aide. Les Romains, qui ne veulent pas d’un royaume trop fort en Afrique, envoient une ambassade chargée de partager le royaume entre les deux ennemis. Adherbal reçoit les territoires de l'est et Jugurtha les terres de l'ouest. Mais Jugurtha veut réunifier le royaume. Dès 112 av. J.-C., il attaque le royaume d'Adherbal. Il l’assiège à Cirta, sa capitale. Le prince appelle de nouveau Rome à l’aide. Le Sénat envoie des messagers chargés de ramener la paix entre les deux cousins mais Jugurtha refuse la médiation et maintient le siège. Sous la pression de commerçants romains, enfermés à Cirta depuis une dizaine de mois, Adherbal propose de se rendre, contre la vie sauve. Jugurtha refuse, prend la ville et tue tous les hommes, y compris les Romains. Il a déclaré ainsi la guerre à Rome. L’armée romaine remporte quelques batailles, fait de nombreux prisonniers et prend quelques villes. Jugurtha achète une trêve : il paye une modeste amende, livre des éléphants, du bétail et des chevaux. Les Romains convainquent néanmoins Jugurtha de se rendre à Rome pour y être jugé plutôt que d’engager un rapport de force. A Rome, Jugurtha triomphe à force de distribution d’or, mais il fait tuer en pleine ville son cousin Massiva possible rival. Il est alors obligé de prendre la fuite. Le Sénat casse le traité de paix. C’est ainsi qu’en 110 av. J.-C, la guerre recommence. Mais Jugurtha qui connaît bien l’armée romaine, refuse le combat, manœuvre sans cesse et fournit de régulièrement de l'or au consul qui finit par retourner en Italie, sans avoir réussi à le vaincre. Un nouveau général est envoyé. Il assiège Jugurtha à Suthul en 109 av. J.-C. Jugurtha conduit une attaque de nuit sur le camp romain, et se retrouve en position de force pour conclure un nouveau traité de paix à ses conditions. Rome est scandalisé. Le Sénat envoie alors le général Quintus Metellus. Un premier combat a lieu au bord du fleuve Muthul. Jugurtha, inflige de lourdes pertes aux Romains qui restent néanmoins maîtres du terrain. Metellus comprend qu’il lui faut changer de stratégie. L'armée romaine s'attaque aux plus riches provinces, pillant et tuant la population masculine en âge de combattre, et installe des garnisons dans les cités stratégiques. Jugurtha aussi change de tactique. Il ne garde avec lui que des cavaliers d'élite, suit l'armée romaine sans se faire voir, attaque les légionnaires isolés, fait de nombreux prisonniers et s'enfuit rapidement.

En 107 av. J.-C, Marius est élu consul et se voit confier le commandement de la guerre contre Jugurtha. Poursuivi par Marius, Jugurtha cherche de l’aide auprès de son beau père le roi Bocchus. Marius décide alors de l’attaquer dans une région près de la frontière entre le royaume numide et le royaume maure, une région difficile d’accès en raison du relief, un lieu appelé aujourd’hui la Table de Jugurtha, près de l'actuelle ville du Kef. Le siège est inefficace, les machines romaines sont détruites par les Numides qui résistent et se défendent vaillamment. Marius débute alors des négociations avec Jugurtha tout en conjurant avec Bomilcar, le plus proche conseiller de Jugurtha, qui accepte de trahir. La conjuration est dévoilée, Bomilcar et ses complices sont assassinés. Marius continue sa marche vers l’intérieur de la Numidie, attaque Capsa et d’autres villes qu’il dévaste et brûle. Bocchus craignant la colère de Rome demande la paix. Bocchus fait venir Jugurtha pour négocier un accord et le livre aux Romains en 105 av. J.-C. C’est la fin de la guerre contre Jugurtha qui a duré sept ans. Le 1er janvier 104 av J.-C., à Rome, Jugurtha est conduit avec ses deux fils devant le char de triomphe de Marius. Jugurtha emprisonné à Tullianum est étranglé, sur l'ordre de Marius semble t’il, en 104 av. J.-C.